Le 8 mars – journée internationale des droits de la femme- est aussi perçue comme une journée de ‘’corvée’’ pour des hommes. En ce jour spécial, les rôles habituels sont inversés. Des hommes sont aux fourneaux, et des femmes devant la télé, ou ailleurs. Sur la toile burkinabè des «cordons-bleus» d’un jour ont publié leurs savoir-faire en matière de cuisine.
‘’Condiments est chers dès‘’, ‘’Affaire de 8 mars: C’est compliqué deeeh. Riz gras là, on le fait avec pâte d’arachide ou bien avec du gombo sec? ‘’ C’est cuuuuuuuiiit, dispersé de cacahouètes au lait blanc accompagné de pain. #8mars’’. Des recettes, des plus atypiques aux plus improbables, sont concoctées par des hommes à l’occasion du 8 mars, journée dédiée à la célébration et à la promotion des droits des femmes. Sur Facebook, notamment, les résultats de plusieurs heures en cuisine sont publiés par des hommes.
‘’ Je suis effectivement allé au marché. Les condiments coûtent chers. Je n’ai donc pas pu cuisiner’’ ironise Alain Traoré, dit Alino Faso. Idrissa Yabré, lui, propose ‘’ une dispersée de cacahouètes au lait blanc accompagné de pain pour ce 8 mars. ‘’ ‘’Pour le 8 mars, j’ai concocté une soupe de piment accompagnée de placali ’’ décrit Ange Compaoré.
Sur son profil Facebook Hyacinthe Sanou, journaliste, attribue ‘’un ragoût d’arachide à Lengha fils, un activiste sur les réseaux sociaux. Il est composé de pommes de terre non épluché, d’arachides également non décortiquées et de merguez non cuites’. Des hommes n’ont pas, en effet, tari de recettes inimaginables, voire immangeables pour marquer avec humour, cette journée de célébration pour les femmes. Faire le marché, le ménage, ou la cuisine, étaient autant de façons de célébrer le 8 mars sous la révolution. ‘’ C’est sous Thomas Sankara à travers les reformes sur le genre que les hommes sont allés au marché à l’occasion du 8 mars’’ explique Me Alidou Ouédraogo avocat à la Cour. A l’époque, dit-il : ‘’ le 8 mars ce sont les hommes qui faisaient le marché pour la cuisine. Ils faisaient la vaisselle, bref… tout ce que les femmes font au quotidien’’ explique l’avocat.
Il s’agissait, ajoute-il, pour le père de la révolution (ndlr Thomas Sankara) de permettre à la femme de se reposer un jour et aux hommes d’expérimenter une journée de tâches ménagères. L’avocat déplore malheureusement la disparition de cette façon de magnifier la femme, qui par ricochet interpellait les hommes. Aujourd’hui dit-il : ‘’ des femmes sont plutôt dans l’euphorie oubliant l’essentiel, celui de poursuivre la lutte pour consolider le respect de leurs droits ’’.