Dans les marchés, les kiosques et les restaurants, des Ouagalais prennent autant qu’ils peuvent les mesures d’hygiène contre la propagation du Covid-19. Quelques restaurants entendent fermer les portes. Contrairement aux marchés où les commerçants redoutent cette option.
Assis dans un kiosque au quartier Dasasgho de la ville de Ouagadougou, André Tiendrébéogo mange son plat de riz gras sur une table. Non loin, plusieurs autres personnes consomment du café. Le jeune homme dit s’informer au quotidien sur l’évolution de la pandémie. ‘’J’ai peur mais ce n’est pas le coronavirus qui m’empêchera de manger comme d’habitude. Je mange chaque midi dans ce kiosque’’, affirme-t-il. A la différence de ce jeune maçon, Arouna Kanazoé, un autre client, dit avoir adopté un nouveau comportement pour éviter de se faire contaminer. ‘’ Depuis l’arrivée du virus au Burkina, je préfère boire uniquement du café. Je ne mange plus dehors. Et je suis régulièrement les règles d’hygiène’’, dit-il. Il n’y a cependant qu’une seule règle d’hygiène appliquée dans ce kiosque de Balkissa Salou. ‘’ Nous n’avons que le savon à proposer à nos clients. Nos moyens ne nous permettent pas de d’acheter les gels dont le prix augmente tous les jours’’, explique la jeune dame.
Dans un autre restaurant situé dans le quartier Zogona, les clients sont accueillis avec du savon, des mouchoirs et du gel. ‘’ Veuillez-vous laver les mains d’abord svp’’, exige le vigile dès l’entrée avant de tendre un mouchoir et du gel. A l’intérieur du restaurant les membres du personnel porte chacun un masque. Les tables sont distantes d’un mètre environ les unes des autres. ‘’ En plus des tables distancées, nous proposons des masques pour nos clients ’’, fait observer la gérante. Elle n’exclut pas de fermer son restaurant si la situation venait à empirer.
Au marché du quartier Dasasgho, des mesures ont également été prises par les commerçants. ‘’ Nous avons notre barrique d’eau et un savon à côté pour nous laver les mains. Mais le masque sert en réalité à nous protéger contre la poussière’’, explique Adama, un commerçant. Plus loin, la jeune commerçante Suzanne Zoungrana, porte un masque. ‘’ C’est dur. C’est difficile de respecter les règles d’hygiène’’, dit-elle avant de se tourner vers son étale. Souleymane Bondé, commerçant d’habits fait la même observation sur les difficultés des mesures d’hygiène. ‘’ Comment peut-on se mettre à un mètre de son client’’, demande-t-il. Au marché de Dasasgho, les commerçants ne souhaitent surtout pas la fermeture des marchés même si la situation venait à s’empirer. ‘’ Si on ferme les marchés c’est la faim qui va nous tuer plus que le coronavirus’’ prévient Souleymane.