Couvre-feu à Ouaga : les relations amoureuses à rude épreuve
Des amants peinent a honorer des rendez-vous physiques

Couvre-feu à Ouaga : les relations amoureuses à rude épreuve

Le couvre-feu et la mise en quarantaine des villes de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso en raison de l’épidémie de Covid-19 ne permettent plus à de nombreux jeunes de gérer facilement leurs relations sentimentales. Si certains souhaitent un  allègement des mesures restrictives, d’autres par contre ont trouvé des astuces pour être  proche de l’âme sœur.
 
‘’ Je passe à la descente’’ ; ‘’ On se voit à quelle heure le soir?’’ ; ‘’ On mange du poulet à 20h’’. Ces phrases ou codes ne sont plus prononcés par de nombreux hommes et femmes. Plus de rendez-vous amoureux ou de drague. Depuis le 20 mars dernier, certains amoureux ne peuvent plus se voir la nuit à cause du couvre-feu instauré pour limiter la propagation du Covid-19. ‘’ C’est dur. Je ne peux plus voir ma chérie les soirs. Même pas les week-ends. J’avais l’habitude de passer là-bas les soirs après mon boulot ’’, raconte l’air triste Romaric (nom d’emprunt), jeune cameraman dans une télévision privée de la capitale burkinabè. La télévision a d’ailleurs dû réaménager ses programmes pour permettre aux agents de rentrer avant 18h. Ce réaménagement n’arrange cependant pas le jeune cameraman. ‘’ Le temps d’arriver à la maison, il est déjà 19h. Il est donc difficile de passer chez ma copine’’, regrette-t-il. Romaric et sa petite amie se contentent désormais des appels téléphoniques et vidéos  et des messages WhatsApp.

Pour d’autres, la distance géographique complique sérieusement les choses. Le copain de Samira lui réside à Ouahigouya. Alors que personne n’entre et ni ne sort de Ouagadougou, Samira se contente des appels téléphoniques. ‘’ On se parle tous les jours. Chacun donne son programme de la journée. La nuit on se souhaite une bonne nuit. J’essaie d’imaginer qu’il est à Ouaga à côté de moi. On se dit les mots doux, je pourrais dire que nous faisons presque l’amour au téléphone ’’, explique la jeune fille. Sauf que, déplore Samira nous n’avons plus de rendez-vous physique : ‘’ il ne dit plus qu’il va passer me voir ’’. 
 
La mise en quarantaine de la ville de Ouaga n’arrange pas des maîtresses des hommes mariés. Odette fait partie ces couples illégitimes  ‘’ Mon gars ne peut plus venir parce qu’il est marié. Pourtant, il passait me voir chaque soir avant de rentrer chez lui à la maison’’, témoigne Odette. Aux oubliettes donc les plans culs et autres.
 
Beaucoup de jeunes font néanmoins preuve de créativité en fonction des situations. Dimitri lui, a trouvé sa solution.  ‘’ Nous avons fait un programme de rencontre les samedi soirs. Elle vient donc dormir chez moi et s’en va le dimanche dans l’après-midi ’’, fait-il savoir.
En attendant la levée du couvre-feu et de la mise en quarantaine, de nombreux amoureux se consolent avec la télévision ou les réseaux sociaux.