Des jeunes de la ville de Ouagadougou disent souffrir des mesures prises par le gouvernement, comme la mise en quarantaine de certaines villes, le couvre-feu ou encore la fermeture des marchés, pour lutter contre l’épidémie de la Covid-19 au Burkina Faso. Ils souhaitent des mesure d’accompagnement pour supporter ces moments difficiles pour eux.
« Ils ont fermé les marchés et on veut qu’on aille s’asseoir à la maison alors qu’à la fin du mois, la SONABEL et l’ONEA ne vont pas venir te demander si tu as travaillé ou pas. A la fin du mois, le bailleur ne viendra pas te demander si tu as vendu avant de réclamer son loyer. Il y a la famille qui est là aussi», s’indigne Moussa Dipama, boucher habituellement installé à Rood Wooko, le grand marché de Ouagadougou.
Moussa Dipama déplore le manque d’accompagnement des commerçants après la décision de fermeture de 36 marchés de la ville de Ouagadougou. « Les fonctionnaires, eux au moins, sont assurés d’avoir quelque chose à la fin du mois alors que nous on travaille à crédit », s’indigne toujours le boucher.
Transporteur routier, Hamidou Sawadogo dit avoir appris sur les réseaux sociaux la suspension de leurs contrats par leurs patrons après la mise en quarantaine de certaines villes et la fermeture des frontières. Il se demande ce qui va se passer. « On attend de voir ce qui s’est passé. J’ai appris qu’au Rwanda, on a mis la population en confinement et le chef de l’Etat a distribué des vivres aux populations. Si on applique la même chose ici, les gens ne vont pas trouver de problème à rester chez. Sinon, l’autre maladie qui risque de les tuer, c’est la faim », affirme avec dépit Hamidou.
Le Mogho Naba Baongo, chef des Mossis de Ouagadougou et plusieurs organisations de la société civile ont appelé le gouvernement à prendre des mesures d’accompagnement pour permettre aux populations de supporter les dispositions anti-coronavirus. Mais aucune décision n’a été prise dans ce sens par le gouvernement burkinabè.