Au Burkina, la progression de la pandémie de coronavirus a fait naître un nouveau type de commerce notamment ambulant. Aux abords des rues ou des feux tricolores des jeunes proposent des gels hydroalcooliques, des gants et des masques de protection entre autres.
Debout près d’un feu tricolore sur le boulevard Charles de Gaulle à Ouagadougou, le jeune Abdoulaye Kinda tient un sachet blanc contenant un lot de masques. Lorsque le feu passe au rouge, il s’approche des usages pour proposer son article. ‘’ Masque à 800 F CFA, masque à 200 F CFA. Protégez-vous contre le coronavirus’’, lance-t-il l’air enthousiasmé.
Vendeur de médicaments à la rue grand marché de Ouagadougou avant sa fermeture, Abdoulaye s’est lancé dans le commerce des masques depuis le 9 mars – date d’apparition du coronavirus au Burkina-. Il s’approvisionne auprès d’un particulier. ‘’Ce masque, montre-il, coûtait 1000 francs CFA au début de la crise sanitaire, mais je le vends maintenant à 800 francs CFA. Quelqu’un a voulu tout acheter à 200 F CFA l’unité, mais si je vends à ce prix, je serais perdant’’’.
Si aux premières heures de l’épidémie, Abdoulaye faisait de gros bénéfices ce n’est plus le cas, après un mois. ‘’ Au début de la crise ça marchait beaucoup, mais depuis quelques jours, je peux sortir sans rien vendre en une journée’’, dit-il avec tristesse.
Awa Ouédraogo aide son époux dans la vente de lave-mains au quartier Kalgondé. Tous les matins, elle expose quelques articles aux abords de la route. ‘’ Avant je faisais le nettoyage dans une entreprise qui a fermé avec la crise sanitaire. Je suis sans activité. J’aide mon époux, mais ça ne marche plus comme avant. Tout le monde essaie de fabriquer les lave-mains. C’est une activité que mon époux exerçait avant la crise’’, raconte la jeune femme.
Le couple Ouédraogo dit ne pas profiter de l’épidémie pour ce faire de l’argent, même s’il avoue avoir fait de gros bénéfices. ‘’ La confection d’un lave-main coûte 13 000 F CFA, mais nous vendons l’unité à 15 000 F CFA ’’, précise dame Ouédraogo.
Moussa Ouédraogo lui s’approvisionne en gel hydroalcooliques dans une grande alimentation de la capitale. ‘’ Je vends le gel à 5000 F CFA. Ce qui me fait un bénéfice de 1500 F CFA’’, dit-il.
Le ministre burkinabè du commerce, Harouna Kaboré, a rendu public le 25 mars un communiqué encadrant le prix de vente en détail des gels ou solutions hydroalcooliques. Les éventuels contrevenants s’exposent à des sanctions, souligne la note.