Les allées de plusieurs quartiers de Ouagadougou se sont transformées en marchés improvisés depuis la décision de fermeture provisoire de plusieurs grands marchés. Une décision prise par les autorités pour freiner l’épidémie de Covid-19.
Entre 7h et 10h du matin, il est difficile de se frayer un passage aux alentours des marchés de Dasasgho, de Zone I et de Katr yaars. Des vendeuses de fruits et légumes, des vendeurs de vêtements, d’ustensiles de cuisine, etc y ont créé des espaces pour écouler leurs articles et autres produits. Au quartier Dasasgho, une dizaine de femmes, assises côte à côte sous un hangar devant le marché fermé, discutent entre elles tranquillement. ‘’ Nous n’arrivons pas à respecter mesure de distanciation parce qu’il n’y a pas assez de place. Il y a du soleil là où nous avons étalé nos marchandises’’, explique Ami Ouédraogo, vendeuse de feuilles d’oseille.
Des commerçants affirment s’être installés aux abords de ce marché, deux jours après la fermeture. ‘’ Certains de nos produits sont en train de pourrir. Il est donc normal que nous trouvons une solution pour les écouler rapidement’’, fait remarquer Maman Sérémé, vendeuse de légumes. Les vendeurs avouent profiter du relâchement de la police qui a procédé à quelques déguerpissements. Sans succès. ‘’ Ils sont venus nous chassés trois fois successivement. Je pense qu’ils sont fatigués maintenant parce qu’ils ne viennent plus’’, raconte l’’air soulagé Ami Ouédraogo.
De l’indiscipline selon le maire de Ouagadougou
‘’Rouvrir le marché en mettant l’accent sur le respect des mesures d’hygiène pour soulager les commerçants serait la meilleure chose à faire ’’, estime Alimata Ouédraogo, commerçante à la Zone I. Des lave-mains et des gels hydroalcooliques devraient être mis à l’entrée de chaque marché propose t-elle. Joint au téléphone, le maire de la ville de Ouagadougou, Armand Béoindé, regrette l’indiscipline de certains commerçants lesquels mettent en danger leur sante et celle des autres.
36 « gros marchés » sur les 85 que compte la capitale ont été fermés jusqu’au 20 avril par les autorités. Ces marchés sont considérés comme à haut risque de contagion massive au Covid-19.