Menaces de mort, de représailles, coupure de signal. Au Burkina Faso, les journalistes sont inquiets de tous ces boulets qui pendent sur la liberté d’expression chèrement acquise. Dans un communiqué, les organisations professionnelles des médias tirent la sonnette d’alarme et tiennent pour responsables les nouvelles autorités des risques sur la sécurité physique et matérielle des journalistes.
Sale temps pour les journalistes ! Un constat général établit par les organisations professionnelles des médias : Au Burkina Faso, la presse traverse des moments difficiles. Cette situation selon elle, est due au fait que les autorités veulent contrôler l’information.
« Il se développe un discours de haine anti journalistes au point qu’il n’est pas exagéré de dire qu’il ne fait pas bon d‘être un journaliste professionnel ou encore un défenseur de la liberté de la presse par ces temps qui courent dans notre pays », regrette les faitières des journalistes.
Ecouter notre débat sur la liberté de presse: Ya’Débat, liberté de presse du 14 mai 2022 (Français)
Du coup, dire la vérité, ou relater considérées comme des valeurs sacrées de la profession de journaliste est devenu « un crime qui peut valoir à un média une suspension, sans autre forme de procès, ou la mise à prix de la tête d’un journaliste ».
Entre autres faits, les signataires de la déclaration citent le harcèlement du groupe Oméga médias, la suspension de Radio France internationale (RFI) et la menace de mort contre le confrère Newton Ahmed Barry et les journalistes de façon générale. Tout cela, poursuit la déclaration, montre « aux yeux de tous qu’au-delà de la remise en cause de la liberté de la presse, il y a une volonté de dicter des contenus aux médias et de conditionner les opinions des journalistes et celles des populations en général ».
Prendre ses distances
Les organisations professionnelles des médias s’offusquent par ailleurs contre les soutiens « zélés » des nouvelles autorités, « aveuglés par une haine inexplicable et une hostilité à la critique » envers leurs mentors aux affaires.
« Nous interpellons le Président de la Transition sur les dérives de ses soutiens qui lui octroient le droit de vie ou de mort sur ces concitoyens et l’invitons à se démarquer ouvertement de ces individus qui poussent le cynisme et la haine jusqu’à traiter leurs compatriotes d’animaux que l’on peut égorger sans état d’âme », ajoutent les signataires.
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Ils insistent pour dire que le gouvernement doit changer de posture vis-à-vis des médias et des journalistes. Ceci parce que les médias ne sont pas le problème dans la situation actuelle que vit le Burkina.
Pour les faitières des journalistes, il ne sert à rien de proclamer que cette guerre ne peut être gagnée sans la communication et adopter une attitude contraire en empêchant la presse de faire son travail. En la matière, la direction que prend le MPSR (Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration) 2 en la matière n’est guère rassurante, concluent les organisations professionnelles des médias.