Les appels d’urgence ont baissé au centre des opérations de réponses aux urgences sanitaires (Corus). De 50 000 appels par jour aux premières heures de l’apparition de la Covid-19 au Burkina, le centre enregistre moins de 14 000 appels depuis deux semaines. Parmi ceux-ci des appels téléphoniques insultants, malveillants ou menaçants.
Les préposés à la tâche commence à s’y habituer. Les appels d’urgence au 35 35 sont parfois des coups de fil de menaces et d’insultes selon Anta Zida, responsable du centre d’appel. ‘’ Il y a des gens qui appellent et menacent de venir nous attaquer et nous frapper. Ils demandent donc la situation géographique du Corus ’’, déplore la responsable, l’air préoccupée.
Lors de notre premier passage en mars dernier les appels crépitaient à chaque seconde. Ce 28 avril, soit un peu plus d’un mois après, la quinzaine de jeunes volontaires est un peu plus relaxe. Ils attendent parfois plusieurs minutes sans aucun appel sur le numéro d’urgence. « Au début de la crise, on ne pouvait pas faire 30 secondes sans recevoir un appel », explique Alex Poda, jeune volontaire. « Depuis le matin (il était 12h, NDLR) j’ai enregistré moins de 30 appels’’, poursuit-t-il. Son voisin, Sylvestre Sawadogo, d’ajouter : ‘’ Beaucoup appellent maintenant pour demander quand est ce que la quarantaine ou le couvre feu seront levés. ’’.
Les appels ont effectivement diminué au niveau de la cellule reconnait Dr Issaka Yaméogo, responsable de la commission surveillance. Des hypothèses sont cependant émises au sein de la cellule. ‘’ La population pourrait ne plus appeler parce qu’elle ne trouve plus une satisfaction des services comme il se pourrait puisque le nombre de cas qui est en train d’être diminué au sein de la population ’’, explique Dr Yaméogo. L’équipe est à pied d’œuvre, poursuit-il, pour connaitre et comprendre les raisons afin de rétablir la confiance auprès de la population, si c’est le cas.
Le centre dispose en effet de deux salles d’appels avec chacun 47 combinés téléphoniques.