Des commerçants de Ouagadougou se disent soulagés à l’annonce de la réouverture de 26 marchés de la capitale burkinabè, fermés en raison de l’épidémie de la Covid-19. Mais, certains disent attendre « de voir avant de croire ».
13 heures au marché de Nabi Yaar situé au quartier Wemtenga de Ouagadougou le mercredi 29 avril 2020. Des commerçants assis souvent en groupe ou seul ont des postes radio collés à l’oreille. D’autres consultent les réseaux sociaux pour s’assurer de la véracité de l’information : la réouverture des marchés annoncée par un arrêté de la marie. Après lecture du texte signé du maire de la ville de Ouagadougou Armand Béouindé, Issaka Compaoré se réjouit avec prudence : « Je suis vraiment content de cette décision de la mairie. Si nous n’avions pas manifesté, ils n’allaient jamais rouvrir les marchés. Mais, j’attends de voir avant de croire ».
Un autre groupe de commerçants discutent également de la décision qui vient de tomber. « J’ai lu le texte mais est-ce que c’est vrai ? On n’a même pas dit à partir de quel jour nous pouvons rouvrir ces marchés. C’est aujourd’hui ? C’est demain ? C’est quand ? », interroge indigné Taïrou Soré. Un autre commerçant, Ablassé Koanda tente de rassurer : « Si on n’a pas donné de date, cela veut dire qu’on peut rouvrir à partir d’aujourd’hui ».
Au marché de Sankar Yaar situé au quartier Paspanga, l’ambiance est similaire. Malgré l’annonce de la réouverture, des gendarmes gardent les principales entrées. Cela renforce la méfiance des commerçants. « C’est une bonne nouvelle parce que nous ne sommes pas des fonctionnaires qui avons un salaire à la fin du mois. Ils ont dit qu’ils vont nous soutenir mais en un mois je n’ai pas vu un kilogramme de riz ou de mil ici. C’était dur et si la réouverture est effective, on pourra vivre de la sueur de notre front », souligne Amado Nacanabo qui dit attendre le départ des policiers pour croire.
Selon l’arrêté de la mairie de Ouagadougou, l’accès au marché est conditionné par le port du obligatoire du masque ou du cache-nez, le lavage systématique des mains à l’entrée, le respect de la distanciation sociale d’un mètre minimum, le respect du nombre maximum de deux commerçants par boutique, la mise à disposition de gels ou solutions hydroalcooliques aux usagers. Les commerçants interrogés se disent prêts à respecter ces mesures.