De nombreux Burkinabè se retrouvent bloqués hors du pays à cause des restrictions imposées à travers le monde, pour éviter la propagation de la Covid-19. Ils disent avoir tenté à maintes reprises leur retour mais sans succès.
Le jeune burkinabè Michel Bonkoungou se dit angoissé dans son pays d’accueil, la Belgique. Parti pour un stage de trois mois, en janvier, il devait avoir regagné Ouagadougou depuis le 22 avril. Mais il se retrouve toujours bloqué dans ce pays européen à cause de la fermeture des frontières imposée par les autorités locales pour limiter la propagation du coronavirus. Depuis, le jeune statisticien tente par tous les moyens de rentrer au Burkina Faso. « Je n’ai plus la notion du temps, mes relations sociales sont aux arrêts depuis l’arrivée de cette maladie », raconte Michel, la voix enrouée au téléphone. Avec d’autres stagiaires burkinabè sur place, il dit avoir appelé et envoyé sans suite des mails à l’ambassade du Burkina en Belgique. « Quand on appelle ils ne répondent pas, ils ne répondent pas non plus aux mails », dit-il.
Difficile pour le jeune homme de garder le contact permanent avec sa famille. « Je suis permanemment stressé. Mes enfants et ma femme me manquent énormément ». Michel s’inquiète par ailleurs de l’illégalité dans laquelle il vit depuis le 22 avril, son visa ayant expiré. « La commune a prolongé mon séjour de 14 jours arrivé à expiration le 13 mai alors que je ne suis toujours pas situé sur un probable retour. Je ne sais pas non plus s’il faut que je renouvelle mon titre de séjour pour au moins pouvoir faire des courses pour la nourriture », explique Michel Bonkoungou.
Yves Kaboré, se retrouve quant à lui, bloqué à Paris alors qu’il s’y était rendu pour une formation de quelques jours. « Il est quasi difficile de joindre ma famille au téléphone puisqu’il faut acheter du crédit pour appeler. On ne peut pas sortir. J’essaie d’appeler via WhatsApp mais la connexion du pays n’est pas souvent fluide », regrette-il. Yves est parvenu à introduire un dossier de rapatriement à l’ambassade mais « il faut l’avis de Ouagadougou », dit-il.
Le déconfinement progressif décidé par les autorités de plusieurs pays, redonne de l’espoir à ces Burkinabè. De son côté, le ministre des Affaires étrangères avait donné l’assurance en fin avril que « des opérations de rapatriement sont en vue ».