Les clients ne se sont pas bousculés ce vendredi 15 mai 2020 dans les maquis et restaurants de Ouagadougou après la levée de l’interdiction d’ouverture de ces lieux de réjouissances et de loisirs. Des tenanciers se disent néanmoins soulagés en attendant la levée du couvre-feu, l’une des mesures instaurées pour faire barrière à l’épidémie de la Covid-19.
Au quartier Paspanga de Ouagadougou, non loin du centre national de transfusion sanguine, les tables des maquis des groupes d’homme autour de tables dégustaient différentes qualités de boissons alcoolisées et de sucreries accompagnées parfois de morceaux de viandes. Ce sont des retrouvailles pour les uns après la fermeture des lieux de réjouissances depuis le 25 mars 2020 par le gouverneur de la région du Centre pour faire barrière à l’épidémie de la Covid-19. La plupart ne porte pas de masque. La distance d’un mètre n’est pas non plus respectée.
Malgré tout, le gérant du maquis Henry Zouri peut se réjouir : « Ça va aujourd’hui. Au début on était à la maison sans rien faire. On sortait un peu. Mais aujourd’hui, on a pu vendre près de quatre cassiers. Mais pendant la fermeture, on vendait à peu près un cassier par jour». Mais pour lui, cela reste insuffisant par rapport aux bénéficies qu’ils pouvaient faire avant.
Dans ce maquis, Justin Ouédraogo consomme de l’alcool avec un ami. Pour lui, il faudrait lever le couvre-feu pour sentir le plaisir de se retrouver dans un maquis la nuit notamment. « Bien avant que la mesure soit levée, il y avait des maquis qui fonctionnaient toujours. Ce qui reste, c’est la levée couvre-feu. On reste au chevet au lit. On ne peut pas sortir. A la télé, il n’y a rien de bon », regrette Justin Ouédraogo.
Lever le couvre-feu
Boukary Tegnan, fait grise mine. Son maquis est presque vide. Quelques bouteilles vides trainent à terre. « On a ouvert mais il n’y a pas encore de clientèle. On vient de commencer. Il faut plutôt attendre demain pour voir ce que cela va donner. Sinon, pendant le temps de la fermeture, on a perdu la clientèle », déplore le jeune homme. Non loin de là, A l’entrée du restaurant « Chez tantie Mimi » un dispositif de lave-main est installée. Mais dans aucun client n’est installé dans le restaurant. « Il y a quelques personnes qui sont venus mais ce n’est pas comme avant puisque l’école nationale de santé est fermée. La majorité de nos clients viennent de là-bas », explique-t-elle. Selon elle, cette réouverture constitue un soulagement.
Au quartier Tanghin de Ouagadougou, un calme règne au niveau de certains maquis. Au cabaret bleu, quelques clients sont installés à la terrasse. Le dispositif de lave-main est installé. Mais, les quelques clients présents ne portent pas de masques. L’orchestre qui égaille les clients les vendredis et samedi ne jouent pas. Les conditions ne sont pas encore réunies selon l’un des gérants : « Il faut attendre la levée du couvre-feu et la fin du ramadan. Habituellement, c’est à partir de 22 heures que les clients commencent à venir ». Les deux autres maquis voisins n’ont pas ouvert. Malgré la rareté des clients, cette réouverture officielle constitue un premier pas en attendant la levée du couvre-feu.