Les services météorologiques du Burkina ont annoncé une baisse des températures. La fraicheur matinale et nocturne est  particulièrement importante. Prévisionniste à l’Agence nationale de la météorologie (ANAM), Ragnimwendé Zoungrana explique les dispositions à prendre durant cette période. Il dévoile par ailleurs les prévisions pour le reste du mois de janvier 2023.

A quoi est due cette forte fraîcheur ressentie ces derniers jours ?

La fraîcheur est due principalement à deux facteurs. Il y a le renforcement des vents d’harmattan, le vent souffle assez fort et tout le monde peut faire le constat. En fait, lorsque les vents d’harmattan se renforcent, ils transportent avec eux la fraîcheur des latitudes tempérées, je veux parler des zones comme le Maroc, l’Algérie et la Libye surtout. Donc cette fraîcheur est transportée avec les vents d’harmattan jusqu’à nos zones notamment le Burkina Faso.

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Il y a aussi la couverture nuageuse. Le ciel est chargé de plein de nuages et cela contribue à accentuer la fraîcheur. À ce niveau, lorsque le ciel est chargé, naturellement, le pays reçoit moins de rayonnement solaire. Donc le sol se réchauffe moins et par conséquent, il y a une baisse des températures.

Est-ce que ce phénomène est inédit ou c’est un phénomène qui arrive fréquemment ?

Ce phénomène n’est pas exceptionnel parce que c’est le contraire qui aurait été exceptionnel car au mois de décembre, on s’attend à une fraîcheur. C’est donc une situation normale.

Mais comparé aux années antérieures, est-ce qu’il fera plus froid ou moins froid ?

Cette année, il fera un peu plus froid que l’année dernière.

Quels conseils pouvez-vous donner à la population?

C’est surtout se protéger contre le froid en portant des habits lourds, porter des masques (cache-nez) vu qu’il y a assez de vent pour se protéger de la poussière.

Selon les prévisions, quel sera le temps en janvier ?

Selon nos analyses, ces vagues de froids observées ces jours-ci, il y en aura d’autres. Je veux dire très bientôt dans ce début de janvier. Et il y aura également d’autres vagues de froid.

Est-ce que cela est lié au changement climatique ?

L’année passée particulièrement, au lieu de faire froid comme d’habitude, il a fait un peu chaud.  Donc cela peut nous amener à penser aux effets du changement climatique. Sinon tout Burkinabè sait qu’aux mois de décembre et janvier, il doit faire froid mais ce n’était pas le cas, comme l’année passée, cela est en partie dû aux effets du changement climatique. Pour cette année, il fait froid, on ne peut pas d’office attribuer cela au changement climatique même si on sait que ça y joue un rôle.

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Parlant de changement climatique, à quoi doit-on s’attendre les années à venir ?

Les études sur le changement climatique n’augurent pas de bonnes perspectives pour le Burkina Faso parce que, cela peut augmenter la fréquence des sécheresses, mais aussi des inondations avec des intensités vraiment assez grandes. Côté réchauffement, il y a le réchauffement de la planète qui ne concerne pas que le Burkina Faso car l’atmosphère n’a pas de frontières.

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Interview réalisée par Faïshal Ouédraogo

Collaborateur