Plus que quelques heures avant la levée du couvre-feu instauré le 21 mars pour limiter la propagation de l’épidémie à coronavirus au Burkina. Cette décision gouvernementale, attendue par les travailleurs de la nuit, entre en vigueur le mercredi 3 juin. A Ouagadougou des maquis et bars se préparent à accueillir les noctambules.
Le soulagement se lit sur les visages du personnel du maquis le Zébié à Ouagadougou. Moses Drabo, manager du maquis, donne un coup de main pour dépoussiérer et disposer les chaises. « On veut être prêt avant le démarrage des activités nocturnes avec la levée du couvre-feu ce mercredi 3 juin à 00h » dit-il. Malgré la levée du couvre-feu instauré de 21h à 4h du matin. Près de ce maquis, le grilleur de viande, Seydou Diallo est tout heureux. Il pourra exercer à ses heures habituelles. « Je vais enfin pouvoir vendre mes grillades jusqu’à 2h du matin », lance-t-il l’air content.
La terrasse du maquis Ferrari fait également peau neuve en attendant mercredi. Un coup de balai par-ci, des coups de chiffon par-là, le manager le King donne des directives pour le nettoyage. « Depuis deux mois, les employés sont au chômage. Nous sommes tous inactifs. C’est trop dur pour nous. Nous nous apprêtons à bien redémarrer nos activités pour rattraper le temps perdu », soutient le manager. Avec des tickets en main, le “parkeur“ du maquis, attend lui aussi, impatiemment le mercredi 3 juin. « L’ouverture du maquis fait notre affaire. On va pouvoir reprendre nos anciennes habitudes de travail » fait-il savoir.
A 11h du matin ce mardi 2 juin, la terrasse du maquis Ying Ying en activité depuis le 15 mai, grouille déjà du monde. Le manager B52 se dit satisfait de la levée du couvre-feu même s’il reste perplexe sur le maintien de la fermeture des boites de nuit et bars climatisés. « Nos terrasses sont ouvertes mais nos bars climatisés et boites de nuit restent fermés. Ce qui impacte sur nos finances évidemment » déplore-t-il. Cette mesure doit être également revue estime Dj Alexis, manager de la boite de nuit The Mask. « Le rassemblement de moins de 50 personnes ne tient plus puisque les transports et les marchés accueillent plus de personnes », fait-il remarquer.
L’annonce de la levée du couvre-feu est intervenue trois jours après une manifestation à Bobo-Dioulasso contre son maintien. Une manifestation dispersée à coup de gaz lacrymogène par les forces de l’ordre.