Au Burkina Faso, le gouvernement a assoupli les mesures de lutte contre l’épidémie de la Covid-19 en levant le couvre-feu depuis ce mercredi 3 juin 2020. Des gérants de maquis, des restaurateurs et des vendeurs de Ouagadougou espèrent relancer leurs activités.
Il est 22 heures 30 à Ouagadougou ce mercredi 03 juin. Quartier Goughin de Ouagadougou, considéré comme l’un des plus animés de la ville. Des clients, sans aucune protection ni respect de la distanciation physique sont installés sur les terrasses ou à l’intérieur des maquis sur l’Avenue du conseil de l’entente. La circulation est animée par des va-et-vient des motos, des véhicules, la musique, les cris de jeunes filles ou de jeunes garçons s’amusant.
Au « Maquis l’Or blanc », de la musique passe en boucle. Les serveuses se faufilent entre les clients, prennent les commandes, disparaissent au comptoir avant de revenir. Claudine serveuse, danse autour d’un client sur le son d’une musique ivoirienne. « Il était temps. Aujourd’hui, on va rentrer à l’heure qu’on veut et en plus, on va avoir de l’argent », se réjouit Claudine. Le manageur du maquis Ousseni Ouédraogo a lui retrouvé le sourire.
« Vraiment, on retrouve le sourire. La levée de ce couvre-feu est un ouf de soulagement. C’est vrai qu’on a ouvert depuis bien longtemps mais avec le couvre-feu on ne pouvait pas vraiment rentabiliser», déplore Ousseni. Pour cette seule soirée, il estime avoir déjà réalisé un bon chiffre d’affaires parce que les clients sont restés plus longtemps que d’habitude. La fermeture de son maquis, ce jour, est prévue pour une heure du matin. Ce qu’il dit n’avoir pas fait depuis près de deux mois et demi.
En face sur la terrasse d’un autre maquis dénommé « Petit bonheur », un groupe de jeunes assis consomment de la boisson et mangent du poisson. Là également, aucune mesure barrière n’est respectée. « Il y a longtemps qu’on ne s’était pas retrouvé comme ça. On a décidé de sortir prendre l’air autour d’une bière. Ça fait du bien », lance Lionel, tout sourire mais gêné lorsque la remarque sur le non-respect des mesures barrières est faîte.
Installé à côté, Sayouba Diabouga, boucher se réjouit également de la levée du couvre-feu. Il espère relancer normalement son business qui avait du plomb dans l’aile. « Quand on dit que le couvre-feu débute à 21 heures, à 20 heures déjà nous devons fermer alors que sans le couvre-feu nous vendions parfois jusqu’à une heure ou quatre heures du matin », fait remarquer Sayouba. Si pour ces « travailleurs de la nuit », la levée du couvre-feu permet de relancer leurs activités, il est toutefois encore trop tôt pour rattraper près de deux mois et demi de perte.
Pour lutter contre l’épidémie de la Covid-19, le couvre-feu a été instauré par le gouvernement du Burkina Faso de 19 heures à 04 heures le 21 mars 2020 avant d’être allégé un mois plus tard (entre 21 heures et 4 heures du matin).