Des taximen de Ouagadougou avaient menacé d’augmenter le prix de la course du taxi à 500 francs CFA au lieu de 300 francs CFA du fait de l’interdiction d’embarquer plus de trois passagers. Cette menace n’est pas exécutée mais certains taximen ont du mal à respecter l’accord signé avec le gouvernement.
A la gare de taxi au centre-ville de Ouagadougou, côté est du grand marché, des taxis alignés attendent d’éventuels clients. Des coups de klaxons et des appels incessants des chauffeurs interpellent les usagers : « Quelle destination ? », « Kossodo ? », « Boulmiougou ?».
Dans un taxi, trois personnes attendent dont une à l’avant et deux autres assissent sur le siège arrière. « Monte on va partir », nous lance-t-il lorsque nous nous approchons. Il se tourne vers d’autres personnes lorsqu’il n’a pas gain de cause. Visiblement, certains chauffeurs ne respectent pas l’accord signé entre les conducteurs de taxi et le gouvernement qui limitent à trois personnes les clients dans un taxi. Des conducteurs se garent avec parfois quatre ou cinq passagers à l’intérieur ou ne portent pas de masque.
Malgré ce non respect, ces chauffeurs sont peu inquiétés par les policiers positionnés aux feux tricolores à environs 200 mètres. Pour ces conducteurs, difficile de respecter les mesures s’ils veulent rentabiliser. « Combien coûte le gasoil ? Plus de 500 francs CFA le litre. Est-ce que vous pouvez prendre trois personnes seulement à 300 francs CFA et rentabiliser ? Nous voulons respecter ces mesures mais avec le prix qui nous est imposé alors qu’on ne peut pas embarquer plus de trois personnes, ce n’est pas facile parce qu’on doit aussi verser des recettes à nos patrons», explique Yelkouni.
« Impossible de rentabiliser »
D’autres taximen par contre, disent respecter ces mesures barrières. « Je le fais mais c’est difficile. Je viens juste de Boulmiougou où j’ai embarqué une personne à 300 francs CFA jusqu’ici. C’est impossible de rentabiliser dans ce contexte. Mais je fais tout pour ne pas prendre plus de trois personnes », fait savoir Alidou tout en nous montrant un gel à l’intérieur du taxi, comme preuve de sa bonne foi.
Des chauffeurs de taxis avaient menacé d’augmenter le prix de la course. Mais, selon Souleyamne Ouédraogo, secrétaire générale du Syndicat national des taximen du Burkina (SYNAT-B), cette décision de certains membres relève d’une incompréhension. « La course d’une cellule à une autre cellule de taxi demeure à 300 francs CFA. Mais si quelqu’un veut que le conducteur dévie de son trajet, vous devez vous entendre sur le montant », indique Souleymane Ouédraogo. Il dit avoir mis en place une stratégie de sensibilisation afin que les différentes mesures barrières soient respectées pour limiter la propagation de la Covid-19.