Lionel Kaboui, 23 ans, entrepreneur en bâtiment et travaux publics (BTP) est présenté par sa famille et ses proches comme un jeune homme ambitieux, entreprenant, sociable.
Son décès dans des circonstances troubles le week-end dernier à Ouagadougou a suscité de nombreuses interrogations.
Trois jours après le décès de Lionel Kaboui, l’onde de choc continue de se propager. En plus des réseaux sociaux, elle a atteint tous les milieux jeunes de Ouagadougou. Et ailleurs.
Ce lundi 8 juin, visiblement désemparés, le regard hagard, des travailleurs de ATS Sarl, l’entreprise que dirigeait Lionel s’activaient à ranger les bureaux. « Nous voulons rendre visite à la famille », lance la gorge nouée la secrétaire-comptable. Au domicile familial au quartier Somgandé une tente est dressée devant la porte. Des proches et connaissances sont là pour soutenir la famille.
Etendue sur un lit, dans l’une des chambres, Delphine Kaboui, est une mère inconsolable. ‘’ Maman je sors et je reviens, c’est la dernière phrase que Lionel m’a dit quand il sortait ce vendredi soir. Il avait son anniversaire le 4 juin, mais il n’a pas voulu le fêter’’, relate-t-elle. ‘’ Ainsi donc Lionel ne reviendrait plus vivant à la maison’’, dit-elle d’un air résigné les larmes aux yeux. Elle indique qu’elle et son époux ont été informés tôt le samedi matin du décès de leur benjamin, dans un échange de tirs dans le quartier Ouaga 2000. Le jeune entrepreneur est décrit comme très respectueux, jovial était très attaché à sa mère.
Des balles dans la tête
Le regard vide, la gorge nouée, Delphine Kaboui fait savoir que ‘’ Lionel était son garçon à tout faire. Il était le benjamin de la famille. Malgré ses charges professionnelles, il était aussi disponible pour les travaux ménagers. Il m’aidait dans la vaisselle et l’entretien de la maison’’.
Après son baccalauréat, ses parents l’ont inscrit dans une université au Canada où il a obtenu son diplôme d’ingénieur en bâtiment et travaux publics. Il décida alors de rentrer définitivement au Burkina. ‘’ Mon fils a décidé de rentrer pour rester auprès de maman et papa. Il était donc le seul enfant auprès de nous. Ses frères et sœurs vivent à l’étranger’’, informe sa mère. ‘’ Il ne buvait pas, ni ne fumait’’ soutient son père désemparé. ‘’ Oui, Lionel ne sortait pas beaucoup. Il n’était pas violent et aidait autant qu’il peut ’’, ajoute Malick Traoré, un de ses amis.
Pour son père Emmanuel Kaboui, le départ de Lionel crée un vide moral et physique. ‘’Il était mon assistant. C’est lui qui était au-devant de l’entreprise. Très dégourdi, il décrochait des marchés qu’on exécutait avec brio’’ , raconte-t-il.
Les parents disent être en possession des résultats de l’autopsie. Elle révèle selon que eux le jeune entrepreneur aurait reçu plusieurs balles dans la tête.
Plusieurs versions se confrontent sur les causes du décès mais dans un communiqué publié dimanche, le procureur du Faso précise que l’incident est parti d’un coup de feu tiré vers 4h du matin dans la nuit de vendredi à samedi devant Palace hôtel. ‘’Cela a occasionné la riposte des éléments de l’équipe de la gendarmerie qui étaient en service. Suite donc à cette riposte, l’auteur du coup de feu a pu s’enfuir à bord d’un véhicule avec ses occupants. Malheureusement, la victime qui les suivait à bord d’un autre véhicule a heurté un panneau publicitaire’’ affirme le procureur avant d’annoncer l’ouverture d’une enquête.
Ses parents et proches éplorés réclament justice.