Mohamed M’Ballé : «Je préfère le Burkina au Liban »
Mohamed M’Ballé, jeune libanais

Mohamed M’Ballé : «Je préfère le Burkina au Liban »

Au Burkina Faso depuis une dizaine d’années, Mohamed M’Ballé se considère plus Burkinabè que Libanais. Après avoir sillonné plusieurs pays de la sous-région (Ghana, Côte d’Ivoire, etc.), Mohamed a finalement posé ses valises à Ouagadougou. Le jeune libanais est sur le point d’obtenir la nationalité burkinabè.

Assis au comptoir de son magasin Mohamed, jeune libanais se distingue de ses collègues caissiers. Avec des clients il discute en français avec un accent mossi. « Je suis né au Liban mais j’ai vécu presque toute ma vie en Afrique et particulièrement au Burkina. Si je dois faire un choix entre mon pays et le Burkina, je choisirai le Faso » laisse-t-il entendre fièrement. Le jeune libanais parle également le mooré (une des langues locales du Burkina, ndlr) avec certains de ses clients si cela est nécessaire.
Dans le magasin d’ameublement et de décoration qu’il a ouvert avec son frère, Mohamed travaille en parfaite complicité avec ses collègues et employés burkinabè. « Mohamed est taquin. Il demande toujours aux clients s’ils sont satisfaits. Bref, je dirai qu’il est aux petits soins. Il nous vole la vedette ici », témoigne Sandrine Traoré une des caissières d’un air rieur.

Arrivée au Burkina en 2010, Mohamed a d’abord travaillé dans la restauration avant d’investir dans la vente d’équipements mobiliers. Depuis son installation, le jeune libanais  dit ne rencontrer aucune difficulté d’intégration. « A Ouagadougou, j’ai habité dans plusieurs quartiers et c’était toujours le bon voisinage. Les Burkinabè sont magnifiques », soutient Mohamed M’Ballé.

Préjugés

Mohamed dit avoir entendu de nombreux préjugés et d’idées reçues sur la communauté libanaise. Sans prendre position, le jeune homme relativise : « Lorsque vous prenez un panier de pommes, il y a toujours une pomme qui n’est pas bonne ». Il reconnait que certains Libanais ont souvent des écarts de comportement vis-à-vis des autres communautés. « C’est une question d’éducation, ça ne peut pas être lié à une communauté », affirme-t-il. Mohamed a deux frères mariés à des Burkinabè. « Je voulais aussi épouser une Burkinabè mais malheureusement ce n’est pas arrivé. Mais je suis marié à une Africaine », fait-il savoir. Mohamed a introduit une demande de naturalisation. Il dit l’attendre avec impatience.