Poster sa carte d’électeur sur les réseaux sociaux est devenu un challenge pour de nombreux jeunes. En prévision des élections présidentielle et législatives du 22 novembre prochain au Burkina Faso, des opérations d’enrôlement, sont en cours depuis le 23 juin à Ouagadougou. Ces opérations suscitent peu d’engouement auprès des jeunes.
Des selfies de jeunes prises pendant ou après l’enrôlement, des visuels avec présentation de la carte d’électeur,… des images diffusées sur les réseaux sociaux font le buzz. Le challenge pour l’inscription sur le fichier électoral est ainsi lancé. ‘’En novembre, pour faire le buzz dans les bureaux de vote, je m’enrôle’’, ‘’Camarade, tu attends quoi pour t’enrôler’’ ou encore « Enrôle-toi pour un vote utile au soir du 22 novembre’’, se sont autant de messages qui accompagnent les différentes publications. Objectif : inciter les jeunes en âge de voter à s’enrôler. « C’est un devoir citoyen et nous devons encourager les jeunes à remplir ce devoir », explique Dieudonné Ouoba, jeune participant au challenge. Dieudonné s’est fait enrôler dès les premiers moments, selon lui pour donner l’exemple et encourager les jeunes à faire comme lui. « Les jeunes sont sur les réseaux sociaux à critiquer, dénoncer… le changement passe par les urnes », soutient-il.
Pour le changement ou la continuité il faut une carte d’électeur, indique Odette Sawadogo. La jeune fille a publié toutes les étapes de son enrôlement sur son profil Facebook. Une publication, dit-elle, qui a incité l’une de ses amies Facebook à se faire également enrôler. « Je l’avoue, c’est quand j’ai vu sa publication que je me suis empressée pour aller m’enrôler », explique fièrement Djami Nabolé, en présentant sa carte d’électeur dans son portefeuille.
Faible engouement des jeunes
Le centre d’enrôlement situé dans une école au quartier Samandin de Ouagadougou enregistrait ce mercredi 1er juillet à 11h, une trentaine d’inscriptions. A notre passage, deux électeurs attendaient leur tour. « L’opération ne dure même pas cinq minutes mais il n’y a pas assez d’engouement. Les gens viennent au compte- gouttes », explique une opératrice de kit. « Il y a plus d’hommes que de femmes », précise-t-elle.
Assita Sakandé, étudiante en comptabilité venait de finir son enrôlement. En plus de lui permettre d’accomplir son devoir citoyen, elle estime que la carte pourrait lui être utile pour d’autres besoins. « On en sait jamais, si un jour j’oublie ma carte d’identité, je pourrai utiliser ma carte d’électeur », dit-elle.
La Commission électorale nationale indépendante attend un potentiel de 4,5 millions d’inscrits sur le fichier électoral dont 60% de femmes. L’opération d’enrôlement prend fin le 9 juillet prochain dans la région du Centre. Elle a été lancée le 11 février à Dédougou.