A 65 ans, Tenga Lamine Bonkoungou s’est épris de passion pour la course à pied. Malgré son âge avancé, ce sexagénaire participe aux compétitions de marathon. Son objectif est d’encourager les jeunes à pratiquer le sport.
C’est un dimanche matin sur l’une des avenues du quartier 1200 logement de Ouagadougou. En cette matinée où certains sont à la maison et d’autres continuent la grasse matinée, près de 1200 personnes attendent de prendre part à une compétition de semi-marathon. Parmi les coureurs, Tenga Lamine Bonkoungou, 65 ans. Malgré son âge, il ne semble aucunement impressionné par les 10 km à parcourir au milieu de cette bande de jeunes. Au contraire, la présence de ce sexagénaire, les cheveux et la barbe presque blanchi, suscite de la curiosité pour certains amateurs présents pour la première fois.
Au top départ, Tenga Lamine Bonkoungou se lance. Après une quarantaine de minutes, il a bouclé les 10 km, mine de rien. Pendant, d’autres jeunes à l’apparence plus valides arrivent tout essoufflé alors que d’autres mettront 2 heures à boucler les 10 km. Pour lui, c’est une habitude. « Vous voyez, je n’ai même pas l’air fatigué. Chaque jour, je fais un footing de 15 km. Les dimanches, je fais 25 km », affirme avec assurance Bonkoungou.
Lire aussi: Inoussa Simporé, le roi de la course à pied
Pour l’histoire, l’amour pour l’activité physique de Tenga Ouédraogo remonte à son enfance, comme il l’explique : « quand j’étais plus jeune, je roulais à vélo pour rallier Diébougou à un petit village sur une distance de près de 190 km. Ça ne me faisait rien », apprend-t-il.
Plus tard, pour maintenir sa forme physique et rester en bonne santé, Bonkoungou décide de faire des footings chaque matin. Puis un jour, il est informé de l’organisation du marathon Ouaga-Laye en 2008, initié par le journal burkinabè L’Observateur Paalga. Il décide de s’inscrire et tenter l’expérience. C’est plus tard, qu’il découvre la course. A 50 ans, il boucle le circuit. Depuis lors, il prend part toutes les compétitions de marathon et semi-marathon. « Après le marathon Ouaga-Laye, j’ai participé au marathon des échangeurs à trois reprises, à Altitude Nahouri à deux reprises. J’y vais cette année pour la troisième fois », fait-il savoir, sur un ton de fierté et de confiance.
Lire aussi: Echangeur du Nord, le business autour du sport à Ouagadougou
Animé par la passion de courir, le vieux Bonkoungou ne compte plus les semi-marathons auxquels il a pris part au. Là-dessus, son CV est long comme un bras. De quoi impressionné Michael Oubda, étudiant en 2e année en économie à l’Université Thomas Sankara. Pour son premier marathon, il s’est montré surpris de voir ce coureur de 65 ans : « Ça m’inspire, de voir un vieux comme lui pratiquer du marathon. Quand vous le voyez, c’est un vieux mais quand vous le voyez courir, vous avez l’impression qu‘il a un double poumon ».
Quant à Naba Adjima, la cinquantaine, il côtoie le Bonkoungou depuis plus d’une dizaine d’années sur les circuits de marathons et semi-marathons Il a souhaité mettre fin à sa carrière. Mais, partant de l’exemple de son ainée, il se senti motiver plus que jamais. « Je l’ai devancé dans les compétitions de marathon. Je voulais même arrêté. Mais quand vous voyez quelqu’un comme lui courir, 10 km, 15 km, 25 km ou 42 km, je me dois de continuer », se promet-il.
Le sport c’est la santé
Cependant, Tenga Lamine Bonkoungou a un regret. Les jeunes Burkinabè ne sont pas suffisamment intéressés à son goût au marathon. « Les jeunes aujourd’hui ne s’entraînent pas assez, surtout ceux qui veulent faire le marathon. Toutes les compétitions que nous organisons sont remportés par des coureurs venus d’ailleurs parce que là-bas, ils s’entraînent », dit-il sur une pointe de déception.
A son avis, les jeunes manquent surtout de volonté. « Certains sont venus me voir pour que je les forme. Mais après deux ou trois entraînements, ils refusent de sortir sous prétexte qu’ils sont fatigués. Pourtant, le sport c’est la santé », insiste-il. Pourtant, dit-il, pour réussir dans le marathon, il faut un entraînement régulier. S’il n’est plus possible de remporter des titres, il espère susciter de la vocation pour que le Burkina Faso obtienne un jour un champion mondial dans cette discipline.