Les dimanches à Ouagadougou sont aussi des jours de zouglou. Des boites de nuit ou ‘’ maquis’’ offrent des soirées au rythme de ce genre musical à l’origine ivoirienne. Le zouglou distrait mais véhicule surtout des messages de conscientisation selon des jeunes burkinabè, fans de cette musique.
Les places assises manquent, les parkings sont débordés. Nous sommes au Ying Yang, un maquis de la capitale burkinabè. C’est ainsi chaque dimanche, jour spécialement réservé au zouglou. Des jeunes ouagalais ne manquent pas ce rendez-vous hebdomadaire. Comme dans un karaoké, le DJ et les clients reprennent en chœur ‘’on dit quoi’’, un titre du dernier album de Yodé et Siro – Héritage-. ‘’ Cet album est une renaissance du zouglou’’ soutient un jeune visiblement conquis.
Le zouglou est apparu dans les années 90. Il continue pourtant de séduire des générations. Vieux et jeunes dansent toujours aux sonorités de ce genre musical. «On dira que nous ne sommes pas de cette génération, mais nous continuons de danser cette musique des années 90 parce qu’il véhicule des messages tonifiants qui nous plaisent » témoigne Ismaël Ouédraogo, 30 ans. Le jeune homme dit avoir été bercé dans le zouglou depuis son plus jeune âge.
Ce genre musical relate les réalités sociales vécues par la jeunesse. Ses rêves, ses désillusions et surtout ses espoirs. Musique engagée, la musique zouglou a toujours en toile de fond des conseils sur la vie. « C’est la jeunesse, mais ça ne veut pas dire qu’on se saoule jusqu’à perdre nos repère », répond Ismaël à ceux que le bon message du zouglou ne s’accommode pas aux débits des boissons, lieux d’excès le plus souvent. Mieux, le jeune homme soutient que c’est dans la bonne ambiance que la bonne nouvelle se propage mieux.
David Sawadogo est certes un client fidèle des soirées zouglou, mais souhaite également que la musique burkinabè fasse l’objet de tant d’engouement. Des soirées spéciales warba, takborsé pourraient aussi contribuer à valoriser l’identité culturelle nationale.