Comme à chaque édition, le Salon international de l’artisanat de Ouagadougou choisit un pays invité d’honneur. Ce choix s’accompagne d’une participation remarquée de ce pays avec une forte délégation. Cette année, la Côte d’ivoire pays invité d’honneur est bien discrète, en plus d’une absence remarquée d’officiels à la cérémonie d’ouverture. Malgré tout, quelques exposants ivoiriens animent des stands. Des visiteurs se disent déçus.
Du pavillon Kilimandjaro au pavillon arc-en-ciel, les entrées et sorties sont bien animées en cet après-midi. Le public ne marchande pas sa présence. A l’intérieur, les exposants hèlent sans cesse les visiteurs, les invitant à marquer un arrêt dans leur stand pour acheter les articles proposés. L’ambiance est bon enfant, comme dans tout marché africain.
Devant son stand, Miss Bilé guette les visiteurs. Cette jeune ivoirienne ne cache pas sa joie de participer à la grand-messe de l’artisanat africain. Bien que ce ne soit pas sa première fois, cette édition a une saveur particulière pour elle dont le pays est invité d’honneur.
« Je participe au SIAO depuis 2008 donc je suis une habituée. C’est un réel plaisir pour moi dont le pays est invité d’honneur. Nous sommes un pays frère du Burkina Faso et comme je sais que le peuple burkinabè aime l’artisanat, accorde une grande valeur à l’artisanat, c’est pour cela que je suis là», se réjouit Miss Bilé.
Pris de peur ?
Au pavillon arc-en-ciel, Houssein présente dans son stand des articles faits à base de pagne tissés. Il a la particularité de faire des œuvres à base de matières premières burkinabè comme le Faso danfani et le kokodunda. « C’est un brassage de culture », dit-il avec joie.
Houssein a fait l’amer constat de la faible représentation de son pays à cette édition du SIAO bien qu’il soit invité d’honneur. Selon lui, beaucoup d’ivoiriens n’ont pas effectué le déplacement, par simple peur de la situation sécuritaire qui prévaut dans le pays.
« On a voulu venir en délégation mais à la fin, au regard de la situation du pays cela a un peu bouleversé les choses, du coup, on n’est pas venu en délégation. Il y a des personnes qui n’ont pas voulu prendre le risque mais nous, nous sommes là », ajoute Houssein.
Ce qu’il faut pour être invité d’honneur
Selon le directeur général du SIAO, le choix du pays invité d’honneur n’est pas fortuit. « Nous partons sur les statistiques du salon nous regardons les meilleurs pays qui permettent au salon de vivre à travers l’acquisition des stands et la régularité de la participation il y a aussi la qualité des produits artisanaux et les relations intéressantes qui existe entre les deux pays, les autorités des pays », a expliqué Dramane Tou au micro de Studio Yafa.
Mais le constat est là. La Cote d’ivoire est bien discrète cette année. « Ça ne fait pas plaisir qu’on ne les voit pas. Non mais c’est vraiment dommage ; c’est dommage parce que le Burkina Faso aime beaucoup les produits venant de la côte d’ivoire et si nos frères ivoiriens n’ont pas pu participer à cet évènement c’est décevant ce n’est pas intéressant», se désole une visiteuse.
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Cette déception est partagée par un autre visiteur qui a fait le tour des stands et qui s’attendait à voir davantage des artisans ivoiriens. «On aurait bien voulu voir les articles de la côte d’ivoire pour nous rincer les yeux et même acheter. On est un peu déçu, puisque c’est notre pays frère. Si eux ils ne sont pas là, je ne trouve pas normal. Mais sûrement que la cause est valable», dit-il, avec un air de dépit.
Officiellement, la Cote d’ivoire devrait occuper 25 stands d’expositions. Aucune raison officielle n’a été donnée pour justifier l’absence des autorités du pays invité d’honneur à l’ouverture et dans plusieurs stands.