Les étudiants en médecine réclament leurs frais de stage et la révision de la programmation des devoirs. Des centaines d’apprenants ont tenu un sit-in, le mercredi 22 juillet au sein de leur unité de formation et de recherche.
Aux coups de sifflets stridents, se mêlent des cris de désapprobation au sein de l’Unité de formation et de recherche en sciences de la santé (UFR-SDS) de l’unité Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou. Sur une estrade, les délégués des différentes promotions se succèdent pour parler aux mécontents. Deux points cristallisent la colère des jeunes apprenants. « Depuis décembre 2019, l’administration a pris une note qui suspend les stages hospitaliers. Avec l’avènement de la Covid-19, le ministère aussi a pris une note qui suspend les stages. Depuis ce temps, les étudiants ne perçoivent plus des indemnités de stage. Alors qu’il y a des étudiants qui ne vivent que sur la base de ces frais », explique Kiswensida Réné Zongo, délégué de la 7e année en médecine. Il ajoute que des étudiants avaient contracté des prêts bancaires sur la base de ces frais de stage. Depuis décembre, n’ayant plus eu de frais de stage, ils en ont maille à partir avec leurs banques.
« L’année 2018-2019, on n’en a perçu que pour 8 mois de frais stage. Les 4 autres sont dans les poches de qui ? », se demande Kiswensida Réné Zongo à une foule en colère. Les étudiants disent avoir approché l’administration de l’UFR pour la satisfaction de leur revendication mais en vain. « A la dernière rencontre que nous avons eu avec notre directeur, il nous a clairement dit qu’il ne veut plus nous voir dans son bureau pour cette question de frais de stage. Comme le dialogue est rompu, il fallait qu’on manifeste notre mécontentement », ajoute le délégué. Les étudiants fustigent ainsi une formation au rabais en raison du manque de pratique. Les tentatives pour avoir la version de l’administration sont restées vaines.
Vers le boycott des examens ?
Les frondeurs en veulent également à leur administration pour ce qu’ils ont appelé « programmations suicidaires ». Les étudiants en licence sont particulièrement concernés. « Il était coutume d’accorder deux semaines aux étudiants à la fin d’un module pour réviser et venir composer. Mais notre administration a dit qu’il fallait regrouper toutes les matières pour composer un seul examen pour le premier semestre et un seul examen pour le second semestre. Programmer deux matières par jour et ce pendant 5 jours, c’est vraiment suicidaire pour nous », dénonce une jeune étudiante en licence.
Evance Bonkoungou délégué de la 3e année note que certains modules ne sont pas terminés. « L’année passée nous avons composé certaines matières sans avoir fait les travaux dirigés et les travaux pratiques, c’était la catastrophe », rappelle le délégué.
La seule option selon les étudiants : le boycott des évaluations qui sont programmées pour débuter le 4 aout 2020.