Des candidats au Baccalauréat session 2020 envisagent les épreuves avec appréhension et incertitude. Après une année scolaire rythmée par des suspendions de cours en raison de la Covid-19 et des débrayages d’enseignants, certains avaient prédit une année invalidée. A quelques jours des épreuves écrites, la peur et le stresse montent chez de jeunes candidats.
Saoudatou Sawadogo, 18 ans, est dans une salle de classe au lycée Philippe Zinda Kaboré. La jeune fille, candidate au BAC 2020 corrige un exercice de croisement en génétique. Les mains couvertes de craie blanche, la jeune candidate est sur la dernière ligne droite vers les épreuves écrites. L’année scolaire ne fut pas facile, reconnait-elle. « Au regard des troubles durant l’année, on sent que nos chances sont amoindries. Mais on n’a pas d’autres choix que de garder le cap. On sait que ça ne sera pas facile », prédit Saoudatou qui veut devenir agronome.
Après trois mois de suspension de cours à cause de la pandémie de la Covid-19, Mickael Zongo, un autre candidat avait rangé ses cahiers. A quelques jours de la composition, il affirme ne pas être prêt à passer le BAC cette année. « Pendant le confinement je ne bossais plus. J’avais eu un petit boulot. J’étais au grand marché pour vendre des chaussures et d’autres articles avec un grand frère. On avait tous pensé que l’année sera blanche », explique le candidat de 21 ans.
Cette éventualité, Alassane Touré, 20 ans l’avait aussi envisagée. Elève au lycée Marien N’gouabi, il doit passer son baccalauréat au lycée technique privé des assemblées de Dieu (LTPAD) dans le jury 127. Le jeune candidat doit maintenant gérer le stress et la peur qui montent. « Vraiment avec les résultats du BEPC nous avons peur. Les épreuves étaient vraiment abordables, mais au résultat, ce n’est pas concluant. Le stress monte, c’est bizarre », ajoute Alassane.
« Nous leur apprenons à gérer la peur »
Dans une salle de classe au Lycée Nelson Mandela, Pascal Koudougou, enseignant de Physique chimie, encadre des candidats. Selon lui, au-delà des exercices à traiter, la période d’avant examen, doit être aussi celle des conseils et d’encouragement des jeunes apprenants. « A l’heure actuelle, nous leur apprenons à maîtriser leurs peurs. Beaucoup pensent à l’échec, et c’est compliqué. Quand on compare la compréhension de certains élèves il y a deux mois et maintenant, on se rend compte qu’il y a changement. Tout cela est dû à la peur. Ils maitrisaient, mais actuellement, il y a trop d’oublis », révèle Pascal Koudougou, pour qui les élèves avaient déjà conclu que l’année ne serait pas sanctionnée par un examen.
Les épreuves écrites sont prévues pour se tenir du 03 au 21 août 2020. Pour cette session du baccalauréat, plus de 125 000 candidats sont inscrits dans 257 centres d’examen, répartis dans plusieurs villes de composition du Burkina Faso.