La pâtisserie, une passion pour Mariam Porgo. A Kaïn, village situé dans la région du Nord, la jeune dame proposait des gâteaux de toutes les saveurs à sa clientèle. Les attaques et menaces terroristes ont fini par mettre fin à cette activité qu’elle menait avec joie. Accueillie à Ouahigouya dans une famille hôte de déplacés internes, Mariam a renoué avec sa passion. Elle a même été classée 2e à l’issue d’une compétition de pâtisserie qui a eu lieu à Ouagadougou en juin 2022.
Une tente bleue couverte de plastique dans un domicile familial au secteur 12 dans la ville de Ouahigouya. C’est là qu’est accueillie Mariam Porgo et ses six enfants. « Ce n’est pas confortable, surtout avec tous ces enfants », fait-elle remarquer. Mariam Porgo avoue ne pas demander mieux que ça. A l’intérieur de cet abri de fortune est entreposé son matériel de pâtisserie. Un four, quelques poudres de farine attachée dans un sachet, du sucre, etc.
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Un tas de gâteaux également qu’elle avait déjà fini. « Je vais aller vendre ce lot », montre-t-elle du doigt un recoin de la maison. La jeune dame mène cette activité depuis quatre ans. « J’ai commencé à faire de la pâtisserie à Kaïn. C’est une association qui nous a appris à faire ça. Nous étions une vingtaine de jeunes femmes. Quelques-unes ont abandonné, mais moi j’ai bien aimé. J’en suis passionnée », assure-t-elle.
Par jour, Mariam produisait une quantité de 20 à 40 kilogrammes qu’elle vendait devant sa porte, et par moment les jours du marché du village. Jusqu’à ce que, dit-elle tristement, le terrorisme commence à inquiéter les populations. « Je gagnais bien ma vie. J’étais comme une référence dans la production de gâteaux à Kaïn», se souvient-elle.
Une nouvelle vie à Ouahigouya
Dans son abri au secteur 2 de Ouahigouya, Mariam essaie de reprendre sa passion. Elle a économisé les cash qu’elle reçoit des ONG pour acheter du matériel de pâtisserie. Au quotidien, elle produit et vend des gâteaux dans les rues de la ville. Avec parfois l’aide de son époux. « Mon mari m’aide beaucoup dans la vente. Comme il n’a rien à faire, quand il se rend en ville, il amène quelques gâteaux pour vendre », témoigne-t-elle avec fierté.
« A Kaïn, je faisais de la mécanique. Mais ici, je ne trie pas d’activités. Maçonnerie, mécanique, etc…, je fais du tout. Et les matins, lorsque je sors, je prends un peu de gâteau pour revendre », confie Inoussa Ouédraogo, l’époux de Mariam. La jeune dame fait face à des difficultés liées notamment à la qualité du matériel. A cela s’ajoute l’inconfort de son abri qui ne lui permet pas de déployer tout son potentiel créatif.
2e avec une récompense de 150 000F.
Mariam Porgo a reçu le 2e prix du concours de pâtisserie organisé par une association à Ouagadougou. « J’ai eu 150 000F comme récompense », dit-elle fièrement. Parmi les participantes, elle était la seule personne déplacée interne.
Elle reste convaincue qu’avec un peu plus de moyens, elle pourrait encore mieux subvenir à ses besoins. Des commandes ne manquent pas, tant à Ouahigouya qu’à Kaïn. Le rêve de Mariam : faire grandir son business, créer des emploi et devenir un grand nom de la pâtisserie au Burkina.
Studio Yafa avec Mousso News