Sur initiative du Studio Yafa, l’édition de 2023 de la Journée mondiale de la radio a été fêtée, le 13 février, dans la réflexion. C’est autour du thème « Radio et paix » que les échanges ont eu lieu.
Ambiance pas comme d’ordinaire ce 13 février 2023 à Studio Yafa à Ouagadougou! Toute l’équipe mobilisée, salle de rédaction réaménagée en format conférence, des invités, la fête… fête de la radio célébrée en toute réflexion autour du thème « Radio et paix ». Au micro, le représentant de l’Union nationale de l’Audiovisuel Libre du Faso (UNALFA), Rachid Assad Zongo, le directeur de publication de Radars info Burkina, Richard Tiéné, et le représentant pays de la Fondation Hirondelle, Dénis Vincenti.
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Le journaliste du Studio Yafa, Martin Kaba, qui assurait la modération a tour à tour donné la parole aux différents panélistes en présence du ministre en charge de la Communication, Jean Emmanuel Ouédraogo, de représentants du Conseil supérieur de la Communication (CSC), de l’Ambassade de Suède et un de l’Ambassade de Suisse. Des radios partenaires dont celles de Gorom-Gorom et Radio Munyu de Banfora étaient aussi de la partie.
Le représentant de UNALFA, Rachid Assad Zongo, au regard du contexte sécuritaire, a fait le constat que l’effort de professionnalisme est présent dans les médias. Il est suivi par le directeur de publication de Radars info Burkina, pour qui « il n’existe pas de « radio Mille Collines au Burkina », regrettant toutefois que « des questions sécuritaires empêchent de traiter l’information comme il le faut». Le CSC représenté par Raymond Yonli, a confié qu’ « il y a souvent des dérives, mais en général, les journalistes sont professionnels », signalant qu’ «une radio a déjà pris à l’antenne un terroriste».
Auto-censure ou responsabilité?
« Pour notre sécurité, il y a des informations que nous ne traitons pas », a avoué le représentant de Waldé Ejef, une radio partenaire de Studio Yafa à Gorom-Gorom. Amadou Tamboura justifie cette décision par le fait de « menaces reçues » par le biais d’appels téléphoniques. Rachid Zongo de l’UNALFA a aussi cité des cas: « Une femme ne doit pas animer une émission », ou encore « ce thème ne doit pas passer à cette émission », a-t-il fait énumérer, dénonçant également des cas de menaces à l’endroit de quelques radios au Burkina Faso.
Des intervenants ont reconnu que cela pousse des médias à l’auto-censure, parce que certains s’abstiennent d’aborder des sujets. Mais le ministre en charge de la Communication, Jean Emmanuel Ouédraogo insiste « plutôt sur la responsabilité que d’auto-censure ». Richard Tiéné, lui, pense que « nous (journalistes) sommes pris dans l’étau d’un régime de Transition».
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Ce qui fait Dénis Vincenti inviter les médias à « être au service des faits » et à « établir un cercle vertueux dans les radios ». Il va plus loin, en disant qu’il « faut tout dire, mais il faut être responsable». Cet avis est partagé par Richard Tiéné : « (…) il faut équilibrer l’information », même s’il déplore que « l’Exécutif ne nous aide pas beaucoup à équilibrer l’information».
Boureima DEMBELE