Des 99 jeunes plants de l’initiative #BosquetMoumouni du journaliste Moumouni Simporé, il n’en reste plus qu’une dizaine. Le manque d’entretien et de suivi expliquent, selon lui, le bilan très mitigé de son initiative lancée il y a une année. Il ne compte pas pour autant abandonner ce projet qu’il dit porter à cœur.
Moumouni Simporé compte du bout des doigts le nombre d’arbres qui restent encore sur pieds dans sa ferme située dans la commune rurale de Pabré. Seulement quelques pieds de manguiers. Tristesse et désolation chez le jeune homme qui avait déployé beaucoup d’énergies pour traduire son vœu en réalité. Il y a un an, à l’occasion de son anniversaire, 99 arbres avaient été plantés. Maintenant, le journaliste devenu entrepreneur agricole et éleveur ne cache pas sa déception. « Je suis triplement déçu de moi-même parce que les gens m’ont fait confiance en me soutenant dans mon projet de mettre en place un verger à Pabré. Je suis encore déçu de moi parce que j’ai manqué de vigilance en n’ayant pas assuré le suivi et l’entretien de ces arbres », dit-il l’air triste. Selon lui, ce résultat pourrait décourager d’éventuelles personnes à initier de tels projets.
Pourtant, se rappelle-t-il, toutes les dispositions avaient été prises pour assurer la survie des arbres. « Nous avions premièrement fait une clôture pour protéger les futures arbres. Deuxièmement, nous avions creusé les trous trois semaines avant la plantation, en y mettant de l’engrais et en laissant le sols se reposer. Ce sont uniquement les derniers arbres qui ont été plantés le jour même de leur arrivée sans préparation de leur trou au préalable », affirme-t-il.
Moins d’émotions, plus de réalisme
#BosquetMoumouni peut être considéré comme un échec une année après constate amèrement l’initiateur. Les causes de cet échec selon lui : Le forage qui devait servir à arroser les arbres a été négatif. La clôture érigée a été détruite par les animaux à la recherche de pâturage. Le comble, pendant son absence du pays pendant plusieurs mois, les trois personnes engagées pour s’occuper du bosquet n’ont pas le travail. « Je suis tombé des nues face à la négligence de ces jeunes au niveau de l’entretien de ces arbres », déplore-t-il.
De ce bilan très peu reluisant, il dit cependant en tirer de grands enseignements. » Il ne faut surtout pas relancer un tel projet sous l’émotion, c’est pourquoi on va procéder par étape afin de pouvoir mieux suivre les quelques arbres que nous allons mettre en terre. Je vais remplacer tous les arbres qui n’ont pas survécu sur le long terme« , rassure le journaliste entrepreneur agricole. Ainsi, il prévoit la mise en terre d’une dizaine d’arbres pour cette année.
En cette période de reboisement, les initiatives comme celle de Moumouni Simporé sont légion. Mais une fois les campagnes de reboisement finies, certains arbres ne survivent pas aux intempéries ou aux animaux en divagation. Fort de son expérience, Moumouni Simporé soutient que le ministère de l’environnement a un grand rôle à jouer dans la réussite des campagnes de reboisement, a travers les appuis-conseils.