Le plaisir de sortir du poisson au bout de sa canne et le bonheur de se retrouver au bord de l’eau. Voici ce qui amène chaque weekend, des jeunes de Ouagadougou à aller à la pêche, souvent loin de chez eux. Une passion qui cultive la patience selon les pratiquants.
Au barrage de Loumbila, commune située à une quinzaine de km de Ouagadougou la capitale, le bruit des chutes d’eau au déversoir est presqu’assourdissant. C’est la période de la grande crue. Loin des pêcheurs professionnels qui jettent leurs filets au pied du barrage, des dizaines de personnes arrêtées ou assises tiennent leurs cannes à pêche. Elles sont appelées couramment ‘’les pêcheurs du dimanche’’.
Mohamed Ouédraogo, agent commercial de 29 ans est là depuis 6h du matin. Dans sa besace, quelques petites carpes. Son histoire avec la pêche remonte à très longtemps. « Dans la vie, chacun a sa passion, la mienne c’est la pêche. J’ai commencé à pêcher depuis le CE1, et en ce moment, c’est mon père qui m’y emmenait». Chaque week-end ou les jours fériés, Mohamed quitte Ouagadougou avec cannes et appâts. Il vient vivre ce qu’est devenue sa passion.
Peu importe les prises de la journée. « Ce n’est pas à cause du poisson même qu’on est là. Si c’était à cause de ça, on pouvait acheter à Ouaga. Mais une personne qui ne pêche pas ne peut pas comprendre. C’est une émotion. Ce qui me plait, c’est pêcher, enlever le poisson de l’eau. La vibration que je sens au bout de ma canne», explique le jeune pêcheur, le regard braqué sur son flotteur dans l’eau.
« Il y a du suspens dedans », poursuit pour sa part Xavier Zongo, la trentaine. Pour lui, quitter la grande ville permet de faire le plein d’énergie avant la reprise. « Ça permet de déstresser, oublier tous les problèmes du boulot», ajoute-t-il.
Une occasion de déstresser
Assis sur des blocs de pierres qui bordent la grande retenue d’eau, sous un soleil ardent, Boureima Sawadogo, chauffeur de 35 ans, avoue également sa passion pour la pêche. «Venir s’asseoir et sentir la fraicheur de l’eau, c’est très agréable ».
Au milieu de la journée, un groupe de six adolescents arrivent sur les berges du barrage, à vélo. Appâts accrochés aux hameçons, ils jettent leurs cannes dans l’eau. C’est ici que Judicaël Soubéiga, 16 ans et ses camarades passent une partie de leurs vacances. Contrairement aux plus âgés, les adolescents consomment sur place leur prise. « On a amené un briquet, et quand on gagne du poisson, on grille et on mange », explique Judicaël.