Crée en 1994, le parc animalier de Ziniaré, à une trentaine de kilomètres de Ouagadougou, était l’objet d’attraction touristique. Abandonné entre temps, le parc animalier, rebaptisé sanctuaire animalier de Ziniaré, reprend vit grâce à une association.
Des chants d’oiseaux fendent le ciel au-dessus du parc animalier de Ziniaré. Il est 15h. Sur le site, certains animaux comme des autruches, des chevaux et d’autres espèces se baladent dans la cour du sanctuaire. Quelques-uns sont dans leur enclos.
Les lionnes qu’on surnomme ici Nala, Dona et Malla se préparent pour se régaler avec un tas de viande qui va leur être servi. A l’intérieur du parc, un espace de divertissement réservé aux enfants et un restaurant au profit des visiteurs servent de lieu de récréation.
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Boureima Sawadogo, employé au parc animalier de Ziniaré s’occupe de l’entretien des animaux. Dans le passé, le parc suscitait un engouement. Des milliers de personnes venaient d’un peu partout pour découvrir certains animaux.
« Avant, le parc était fréquenté mais présentement il n’y a plus trop de monde comme avant. Il y avait des étrangers qui venaient. Maintenant, ils viennent mais pas comme avant et puis et il y a des établissements qui organisent leurs sorties ici », explique Boureima Sawadogo. Quant au taux de fréquentation, cela varie: « ça dépend par exemple si c’est les week-ends on peut avoir au moins 50 personnes des fois ça peut dépasser mais les jours ouvrables comme ça on peut rester ici toute la journée sans voir une personne », poursuit l’employé.
Le parc animalier de Ziniaré était resté à l’abandon après le départ du président Blaise Compaoré suite à l’insurrection populaire les 30 et 31 octobre 2014. Mais depuis 2021, l’Association pour la protection de la faune et de la flore a repris la gestion du parc auprès de la mairie de la commune de Ziniaré.
Des espèces ont disparu
L’accès du parc est conditionné par le paiement d’une somme en fonction de l’âge et de la nationalité. « Depuis que l’association a pris la gestion, les paiements se font devant la porte. C’est 500 Francs CFA pour les enfants .1000 Francs CFA pour les nationaux et 2000 Francs CFA pour les étrangers non burkinabè » poursuit Boureima.
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Le parc animalier constituait une fierté pour la ville de Ziniaré. De nombreux touristes s’y rendaient en visite. Mais depuis quelques années, des espèces d’animaux ont disparu.
« Les water bouc et élan sont toujours là. Mais les buffles, la girafe, les goudous, et, zèbre sont morts. Il y avait aussi des tigres, des éléphants, il y avait deux types de hyènes tachetées et rayées on a des rayées mais plus de tachetées. Les tortures sont toujours là. Il y avait plusieurs races de singes, de babouins, des macaques et les singes rouges, des phacochères, des hippopotames. L’éléphant aussi est mort suite à une maladie », énumère Boureima, tout triste.
Un refuge pour les animaux
Les débuts étaient difficiles puisque le parc était dans un piteux état avec des animaux qui mourraient de faim selon Shanaz Hussein Bertoli présidente de l’Association pour la protection de la faune et de la flore. Elle est accompagnée par d’autres structures afin de redonner une nouvelle vie au sanctuaire.
La commune de Ziniaré avait du mal à entretenir l’espace après la chute de l’ex président Blaise Compaoré. Ces structures parrainent souvent des lionnes, offrent du matériel, accompagnent en nourriture et même financièrement selon la nouvelle gestionnaire.
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Réhabilité par l’association, le parc animalier de Ziniaré reprend un nouveau souffle de vie sous le nom « le sanctuaire animalier de Ziniaré ». Ce changement d’appellation à une raison.
« D’abord on a dit le zoo après on dit le parc et puis le sanctuaire parce que le sanctuaire est un refuge. Nous on n’est pas un zoo, on n’achète pas d’animaux, on va jamais aller capturer un animal d’un zoo ou qui est dans de bonnes conditions pour l’amener chez nous », relate Bertoli. Selon ses propos, il s’agit aussi de « donner une meilleure vie. Bientôt, j’espère qu’on va mettre en place un programme de conservation ou certains animaux qui peuvent être placés», explique la nouvelle gestionnaire. Pour le moment, les moyens manquent.
Safiatou Zong-Naba
Collaboratrice