Le babyfoot, ce jeu simulant une partie de football sur une table est un loisir auquel s’adonnent de nombreux jeunes ouagalais et burkinabè. Certains en sont devenus accros, au point de sécher des cours pour jouer. C’est le cas de Cyrille Nignan, 19 ans.
Dans un débit de boisson à Paglayiri, un quartier de la capitale burkinabè, Cyrille Nignan, tient avec dextérité les manettes d’un babyfoot. Le jeune homme de 19 ans est concentré sur la partie en cours. Il y a bien longtemps qu’il a appris et aimé ce jeu.
« C’est depuis le village que j’ai commencé à jouer dans une gare routière. J’avais entre 10 et 11 ans. Quand je regardais les gens jouer, ça me plaisait. J’ai essayé, je me suis habitué et j’en suis devenu accroc. Je faisais même l’école buissonnière pour jouer au babyfoot », se rappelle le natif de Tita, une bourgade située à environ 230 km de Ouagadougou, dans la province du Sanguié.
Ses résultats scolaires ont naturellement pris un coup. « C’est ça qui m’a fait abandonner l’école. Les parents ne savaient pas que je jouais », avoue-t-il avec un brin de regret. Aujourd’hui travailleur dans un restaurant, Cycrille Nignan se dit maintenant joueur occasionnel. S’il est là ce matin, c’est pour s’entrainer, en prélude d’une compétition de babyfoot. « Je suis déjà inscrit et je suis confiant. Même si je ne remporte pas le premier prix, je sais que j’aurais un bon classement », se convainc le joueur.
Un loisir non organisé
Pour cet autre joueur, Marcel Gansonré, 20 ans, le babyfoot permet surtout d’élargir le cercle d’amis. « C’est certes un divertissement pour moi, mais ça permet aussi de se faire des amis. Nous sommes par exemple ici réunis grâce au babyfoot, sans quoi nous je ne vois pas ce qui nous réunirait ici. Voyez-vous nous jouons, nous causons et rigolons ensemble », explique-il.
Marcel, précise ne pas être un accro. « Je peux faire un mois sans toucher à une manette, mais ça ne me dérange pas », note le jeune homme. Par contre, il dit connaitre des amis qui ne peuvent pas passer pas une journée sans jouer au babyfoot.
Nouvellement admis au Certificat d’étude primaire (CEP), Abdoulaye Sawadogo, 13 ans, a retrouvé le babyfoot. Avant, ce n’était pas possible. « Au moment des cours les parents me défendaient de jouer. Ils me disaient d’avoir le CEP avant de jouer. Maintenant que le CEP a marché, je peux jouer. Je prends plaisir à jouer », conte-t-il.
Au Burkina Faso, les joueurs de babyfoot ne sont pas organisés en fédération. Il y a pourtant une coupe du monde de babyfoot, organisée par la Fédération internationale de football de table.