Les alliances et parentés à plaisanterie peuvent résoudre les crises intercommunautaires. Ces pratiques culturelles répandues au Burkina Faso permettent de rapprocher des peuples et des membres d’une même famille. Les jeunes perpétuent cette tradition sur les réseaux sociaux pour éviter des affrontements.
Rares sont les groupes de discussion sur Facebook où cette pratique fait exception. Les alliances à plaisanterie, une pratique ancestrale est aujourd’hui perpétuée sur les réseaux sociaux par les jeunes.
Objectif, désamorcer les tensions sociales.
« Vraiment, c’est une chaleur humaine que ça crée parce que la parenté à plaisanterie d’abord c’est quoi ? C’est cette possibilité qui nous est donnée de se moquer l’un et l’autre sans vraiment qu’il y ait une bagarre », explique Mamoudou Combary membre depuis 2013 d’un groupe de discussion entre Gourmantché et Yadcés.
Pour éviter une bagarre, chacune des parties doit connaître ses limites. Et l’une des limites, éviter de faire allusion à une malformation physique de son interlocuteur.
« La parenté à plaisanterie a vraiment perdu sa vraie valeur. Auparavant c’était vraiment la plaisanterie mais maintenant on utilise cela pour déprimer d’autres, insulter et dire tout ce qu’on veut », regrette Hamed Diallo, membre d’une association Bobo, Dafing et Peulh.
Par le passé, cette pratique a permis de résoudre par exemple la crise du contrôle de la mairie de Bobo Dioulasso en 2002 mettant aux prises une opposition politique qui prenait une tournure ethnique.
Les Peulhs parents à plaisanterie des Bobos ont joué les médiateurs pour calmer le jeu.
Pour conserver cette tradition, Dr Désiré Boniface Somé, enseignant – chercheur à l’université Joseph Ki Zerbo a un souhait : qu’elle soit inscrite dans les programmes scolaire et universitaire. Une manière de valoriser un patrimoine africain de maintien traditionnel de la paix sociale.