A Ouagadougou, les élèves des classes de certains établissements privés ont repris les cours pour le compte de l’année scolaire 2019-2020. Cette reprise précoce des cours vise, selon des responsables d’établissement, à rattraper le programme scolaire écourté en raison de la pandémie de Covid-19. Ce, après plus de 5 mois de vacances.
Dans la classe de Tle D au lycée privé le Réveil, le professeur de mathématiques explique une leçon sur les fonctions de logarithme népérien (ln). En face de lui, des élèves attentifs. Bintou Zombré, 19 ans y accorde un intérêt particulier. « Il faut que je me concentre pour bien suivre les leçons. Je suis passée en classe supérieure avec une faible moyenne, je me dois donc de faire énormément d’efforts si je veux réussir à mon baccalauréat », explique la jeune fille.
Dans cet établissement, les cours ont débuté depuis août. Et certaines matières sont particulièrement ciblées pour rehausser le niveau des apprenants. « Nous avons commencé les cours le 7 août avec l’ensemble des classes. Les matières rattrapées sont le français, l’anglais et les mathématiques pour les classes de 6e, 5e, 4e, 2nd et 1ère. Pour les classes d’examen, nous avons mis l’accent sur les maths, la physique-chimie et le français », explique Abi Kabré, le censeur du lycée.
L’établissement a initié ces rattrapages avant la décision du ministère en charge de l’éducation nationale de consacrer les 45 premiers jours de la rentrée 2020-2021 à l’achèvement des programmes des classes intermédiaires.« Nous n’avons pas encore reçu une note officielle, nous avons appris le rattrapage de 45 jours sur les réseaux sociaux », précise le censeur. Par contre, cette responsable d’établissement prévoit déjà des difficultés dans la mise en œuvre de cette décision gouvernementale. « En matière d’éducation des enfants faire des cours de rattrapage en 45 jours ce n’est pas évident. Nous avons perdu jusqu’à 2 trimestres, sans ajouter les perturbations du mois de décembre et janvier », rappelle Abi Kabré.
Prolonger le programme jusqu’en mi-juin
Ousséni Sow, proviseur du lycée privé Espoir Faso émet lui aussi la même réserve. « Nous avons fait des cours de rattrapage pendant 1 mois et demi. Nous les avons finis le 30 août pour permettre aux élèves de se reposer car nous effectuons la rentrée le 17 septembre», note le proviseur qui précise que sur les 45 jours préconisés, son établissement consacrera juste deux à trois semaines pour le recyclage. Des responsables d’établissements scrutent cette année scolaire avec incertitude. Ils disent s’inquiéter de l’impact que pourrait avoir les 45 jours de rattrapage sur le programme scolaire 2020-2021. « Chaque établissement devra essayer de gérer à sa manière. Ce qui n’est pas évident », présage déjà le censeur Abi Kabré.
45 jours, cela fait déjà la moitié du premier trimestre sans occulter les perturbations qui peuvent survenir, entrevoit pour sa part Ousséni Sow. Ces responsables d’établissements comme bien d’autres, espèrent que le gouvernement tiendra compte de ces paramètres pour prolonger l’année scolaire jusqu’en mi-juin au lieu de fin mai.