11 septembre 2001. Il y a 19 ans, le terrorisme semblait un phénomène lointain pour des pays comme le Burkina. Près de deux décennies après, plus de 700 personnes ont été tuées dans des attaques de type terroristes. Des jeunes burkinabè disent regretter le manque de soutien dans leurs initiatives de lutte contre ce phénomène.
11 septembre. Une date, une histoire. Le monde commémore la journée mondiale de lutte contre le terrorisme. Une date choisie en lien avec les attentats du 11 septembre 2001 aux USA qui ont causé la mort de 2977 personnes. Cette date passée inaperçue au Burkina. Pourtant le pays vit, depuis 2015, au rythme des attaques terroristes.
Si des jeunes combattent aux cotés des groupes armés, d’autres par contre s’investissent dans la lutte contre l’obscurantisme. Par exemple, en avril 2019, de jeunes du G5 Sahel étaient réunis à Ouagadougou. Dans leur ligne de mire, trouver des meilleures stratégies pour mieux impliquer les jeunes dans la lutte. A cette occasion, une stratégie intégrée de la jeunesse a été élaboré. « Cela fait plus d’une année. Rien n’a bougé. Les responsables évoquent un manque de moyens financiers pour accompagner les projets de jeunes », regrette Moumouni Dialla, ex- coordonnateur des conseils régionaux des jeunes du G5 Sahel.
Selon ses explications, les jeunes ont juste été impliqués dans la mise en œuvre de certaines actions comme les ateliers de formations sur la lutte contre la radicalisation et de lutte contre l’extrémisme violent. Il ajoute que le G5 Sahel n’a pas encore engagé d’actions concrètes pour les jeunes de façon générale. Pis, rien n’est prévu pour cette frange de la population dans les localités fortement éprouvées par les attaques terroristes. « Ils disent être toujours en réflexion alors que le terrorisme gagne du terrain et ce sont les jeunes qui sont les plus exposés », déplore celui qui est par ailleurs le président du Conseil nationale de la jeunesse du Burkina.
En attendant un hypothétique accompagnement…
Abdoulaye Diallo, 30 ans, est un ressortissant de la province du Soum, l’une des provinces les plus attaquées par les groupes armés. Le jeune homme apporte autant qu’il peut, sa contribution à travers l’Initiative de jeunes pour le Soum lancée il y a quelques mois. « L’initiative a été lancée suite au blocage de la route de Djibo par des groupes armés. On s’est indigné», explique-t-il.
Le jeune trentenaire avec d’autres camarades ont mis en place une plateforme d’échange sur les problématiques liées à l’insécurité. « On a un groupe WhatsApp très influent chaque deux semaines, on invite une personnalité et les jeunes réagissent et c’est interactif. Il y a de l’engouement et chaque membre donne des pistes de solution », explique Abdoulaye.
A l’occasion de la journée internationale de lutte contre le terrorisme, Abdoulaye Diallo propose aux autorités de renforcer la sensibilisation contre le terrorisme et soutenir davantage la jeunesse dans des initiatives citoyennes.