La 28 édition du FESPACO a refermé ses portes ce samedi soir à travers une cérémonie de remise de prix dont l’Etalon d’or. C’est le réalisateur tunisien Youssef Chebbi qui repart avec l’Etalon d’or de Yennenga, le prix le plus convoité. Des cinéphiles qui avaient misé sur SIRA de la réalisatrice burkinabè Apolline Traoré se disent déçus.
Guichet fermé ce samedi soir au palais des sports de Ouaga 2000. Une salle pleine à craquer. Assis sur des chaises, par terre ou même debout, chacun veut être témoin de la cérémonie de clôture du FESPACO, édition 28. 16h06 les écrans projecteurs montrent l’arrivée du président du Faso. Toute la salle retient son souffle et les applaudissements se retentissent. Chez les journalistes également, c’est la chasse aux images.
Moment de suspense
4h d’événements. 4h de suspense, d’ambiance, de spectacle, le tout couronné de récompenses. C’est ce que l’on retiendra de la cérémonie de clôture du FESPACO, édition 28. L’Etalon d’or de Yennenga est soigneusement déposé devant le podium, il ne passe pas inaperçu. Couvert d’or, on voit une dame, Yennega sur un cheval avec un épée.
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Le trophée le plus convoité à ce festival du cinéma africain et de la diaspora. Derrière ce trophée, l’ambiance se poursuit sur la scène avec la chorégraphie de Serge Aimé Coulibaly et d’autres artistes burkinabè.
Dans les couloirs de la cuvée du palais, des noms du potentiel successeur au Somalien Ahmad Khadar circulent. D’autres, citent les titres de certains fils qu’ils ont visionnés lors des projections et ne manquent d’émettre des critiques. Le temps passe. L’attente est longue. Mais tout le monde attend le dernier mot de la présidente du jury.
Un pari réussi
Pour Alex Moussa Sawadogo, directeur général du FESPACO, l’édition 2023 du festival a été une rencontre de découverte, de réflexion, de partage et d’amitié entre les peuples à travers la participation d’une « cinquantaine de pays d’horizons divers ». Réalisé malgré de défi sécuritaire, c’est un pari réussi pour le premier responsable de l’événement biennal au regard des différentes réalisations.
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« Le FESPACO 2023, c’est 1200 films visionnés pour 170 sélectionnés et répartis en 12 sections. 365 séances de projections en 8 jours dans 9 salles et 36 séances hors des murs » a-t-il cité. Et de saluer l’effort du comité national de sélection pour tout le travail abattu. Outre les projections, une enveloppe de plus de 218 millions a été distribuée au titre des palmarès officiels et prix spéciaux.
Le coupon a foiré
Au grand dam de certains cinéphiles, surtout burkinabè, l’Étalon d’or est attribué au Tunisien, Youssef Chebbi pour son film « Ashkal ». Nombre de Burkinabè avaient déjà commencé à célébrer la victoire de Sira, le long métrage d’Apolline Traoré. Sur internet, dans les salles de ciné, le verdict était déjà connu. « Cette année, c’est Sira de Apolline qui remportera l’Étalon d’or » .
Finalement, elle est arrivée deuxième avec l’Étalon d’argent. Beaucoup de jeunes présents à la cérémonie se disent déçus. Pascal Ramdé avait tout misé sur SIRA comme un coupon de pari sportif mais ce soir, il est déçu et sa tristesse se lit sur son regard. « Franchement pour moi c’était le film d’Appoline Traoré qui allait remporter mais à la grande surprise de tous, c’est un autre film. Ma soirée est gâchée » lache-t-il.
Contrairement à Pascal, Asley Zerbo, elle aussi qui soutenait Sira, se dit contente pour la 2e place. « C’est vrai que nous avons tous souhaité que Sira remporte le Yennenga mais l’Étalon d’argent aussi n’est pas mal et les prochaines fois, elle va remporter » dit-elle. La prochaine édition du festival se tiendra du 22 février au 01 mars 2025.