La sociologue Alida Da est catégorique : « une vie ne doit pas être ôtée ; qu’elle soit issue d’un viol ou d’inceste ». Une position que Awa Yanogo, coordonnatrice de la Communauté d’action pour la promotion de la santé sexuelle et reproductive et Steevy Yaméogo, activiste en santé sexuelle et reproductive, ne partagent pas. Elles défendent toutes deux, l’avortement dit sécurisé ou médicalisé, conformément à la loi. Pour Steevy, il faut plutôt s’attaquer aux causes de l’avortement qui est la « conséquence directe des grossesses non désirées». Et elle pointe du doigt la responsabilité des parents. « Combien de parents osent parler de sexualité à leurs enfants de nos jours ? », s’interroge la jeune activiste. « L’avortement sécurisé selon la loi burkinabè est une alternative à certaines contraintes auxquelles l’intéressée fait face », explique-t-elle. Awa Yanogo, coordinatrice de la CAPSSR de préciser qu’« autoriser l’avortement sécurisé ne veut pas dire permettre à tout le monde de le faire à tout vent. C’est une loi qui permet de résoudre un problème d’ordre général ».