A Tenkodogo, la question de la chefferie traditionnelle retient l’attention des jeunes. Au regard des crises et conflits nés des questions de succession, les avis divergent. Pour certains, il faut un retour aux sources de la tradition, et pour d’autres, la chefferie traditionnelle est un mal nécessaire.
Le rapport des jeunes à la chefferie traditionnelle est mitigé dans la région du Centre-est. Un détour dans un maquis-restaurant de la ville de Tenkodogo donne un aperçu de l’opinion de la jeunesse de cette ville. « Si on me donne la chefferie traditionnelle je vais dire que je ne veux pas. Car ça amène trop de problèmes. Avant, avec la tradition, il n’y avait pas la politique dedans », indique Karim Sorgho, jeune couturier, membre de la famille royale.
« La chefferie traditionnelle n’a jamais posé de problème. C’est l’occident qui veut déstabiliser notre tradition pour pouvoir s’installer avec force », pense cependant Noufou Nougtara, jeune issu d’une lignée royale.
Seule fille du groupe, pour Zalissa Traoré, la chefferie traditionnelle a sa place dans la société. Mais au regard du contexte lié à la place de la femme et des situations de crises de successions, elle préfère rester neutre. La région du Centre-est a été plusieurs fois confrontée à des crises de successions. En janvier et avril 2019, des affrontements liées à la chefferie traditionnelle avaient causé la mort de dizaines de personnes.