A Ouagadougou les visières de protection ravissent de plus la vedette aux masques de protection auprès des rares personnes à respecter les mesures barrières contre la Covid-19.
Laetitia Bassolé, 24 ans ne se sépare plus de sa visière. Depuis deux mois, elle a remplacé ses cache – nez par ce plastique de protection. « C’est un tout en un. Ça cache le nez, la bouche, disons tout le visage », dit-t-elle d’un air enchantée. A un feu tricolore sur l’avenue de la Révolution, elle discute du prix de la visière avec un revendeur. « J’ai déjà une visière mais c’est en train de s’abimer. Je voudrais m’en procurer 2 ou 3 autres surtout que le prix a baissé. J’ai acheté le premier à 2 000F, mais ils le vendent maintenant à 500 FCFA », explique la jeune communicatrice. Elle dit d’ailleurs préférer la visière au masque pour se protéger contre la Covid-19, car dit elle, « la visière ne se colle pas à la peau et je peux mieux respirer».
Pour la jeune femme, la visière lui permet également de préserver son maquillage. « La visière ne cache pas les traits de beauté comme les cache- nez », affirme-t-elle. Un avantage tout aussi important que Minata Zongo, 30 ans, étudiante en droit, partage : « Avec cette protection en plastique, on respire mieux et on peut garder son maquillage pendant longtemps ».
Jo Ribou, commerçant, lui a opté pour les visières en vue de se protéger contre la poussière, le vent et les rayons de soleil mais aussi contre le coronavirus. « Avec la visière on respire moins la poussière. Mieux on est aussi épargné du coronavirus », dit-il en riant. Le sac rempli de visière, Issouf Kiemdé, 21 ans se frotte les mains. Depuis l’apparition de la maladie à coronavirus, il s’est lancé dans le commerce des masques de protection. Ses points de vente : les feux tricolores de la capitale burkinabè. « J’ai vendu les visières à 2000F lorsque ça venait d’arriver au Burkina. Ça ne marche plus comme avant, mais les gens continuent d’en acheter. Je peux vendre 10 à 15 par jour », explique le jeune revendeur qui dit se ravitailler au grand marché de Ouagadougou.
Ces visières proviennent du Ghana et de la Chine précise Francis Diatin, commerçant de 34 ans. « Nous ne savons pas si c’est médical ou pas. Ce sont des marchandises comme tout autre que nous revendons avec nos clients », souligne-t-il. Il dit vendre plus de 20 cartons de 100 visières par jour. Le port de la visière est bien, mais il ne faut pas occulter le respect des gestes barrières, conseille Dr Moumouni Niaoné, médecin en santé communautaire. « Les visières ne protègent pas contre le coronavirus. Il y a assez d’espace dans la visière et des gouttelettes peuvent s’échapper lorsque la personne parle. Les gens doivent continuer de respecter les gestes barrières car la maladie est toujours là », explique le médecin.