Dieudonné Tiéno, 25 ans fait partie des enfants retirés de la rue en 2018. Placé dans un centre d’éducation et de formation professionnelle en vue de sa réinsertion sociale, il a appris la couture. Dieudonné est désormais fier de sa nouvelle vie. L’opération de retrait des enfants de la rue a été initiée par le ministère en charge de la solidarité nationale.
En 2018, 1379 enfants et femmes ont été retirés de la rue et placés dans des centres d’accueil à Ouagadougou. Ces personnes en situation de rue ont pu bénéficier de formations professionnelles ou d’accompagnement pour mener des activités génératrices de revenue. Dieudonné Tiéno, 25 ans fait partie des bénéficiaires de cette formation professionnelle. Il a été retiré de la rue lors de la première opération.« J’ai été dans la rue pendant près de trois ans et je mendiais », se rappelle-t-il. Au Centre d’éducation et de formation professionnelle de Ouagadougou, il a appris la couture. Le jeune homme a été placé en stage dans un atelier de confection de vêtement publicitaire à Somgandé, un quartier de la capitale. Ce, à la suite de sa formation.
Dieudonné est fier de cette nouvelle vie. « Je suis très content de ce qu’on a fait pour moi. Aujourd’hui je peux coudre et je peux broder », témoigne-t-il. Ce stage rémunéré lui permet d’empocher 50 000F CFA par mois. Le travail du jeune homme est bien apprécié par son patron. « Il se comporte bien et travaille bien. Je lui dis à chaque fois que même si votre salaire n’est pas beaucoup, il faut continuer de bien travailler. Seul le travail paie. C’est mon conseil quotidien à tous les stagiaires que je reçois dans mon atelier », indique Vincent de Paul Nikiéma, responsable de l’atelier de sérigraphie.
Un atelier de couture pour sa mère et son grand frère
Après son stage, Dieudonné, l’ex-enfant de la rue compte ouvrir son propre atelier de couture. En attendant, grâce à ses économies, il a offert un atelier de couture à sa mère et à son grand frère à Tita, commune située 145 kilomètres de la capitale sur l’axe Ouagadougou-Bobo-Dioulasso. L’exemple de Dieudonné réconforte Dramane Sourougou, encadreur des enfants retirés de la rue. Il affirme qu’ils sont nombreux à tenter de se reconstruire une nouvelle vie, dans un environnement plus sain et moins dangereux pour leur épanouissement.
Pour l’encadreur, c’est aussi un motif de satisfaction de contribuer à redonner de l’espoir à ces jeunes. « Je peux dire qu’il a réussi sa réinsertion et je suis tellement fière de lui. Je peux dire que nous même on a réussi notre mission. Peut-être qu’après, on va l’installer, l’accompagner et faire le suivi pour qu’il réussisse dans cette activité», poursuit Dramane Sourougou.
L’opération de retrait des enfants en situation de rue est cependant décriée par certaines personnes. Lors de l’émission Ya’Débat du 31 juillet 2020, Abdoul Karim Tapsoba, maître coranique, a désapprouvé les méthodes utilisées par les agents des services en charge de l’action sociale pour sortir les enfants de la rue. «Nous contestons les méthodes. Ce qui se passe, ce sont des arrestations », a-t-il affirmé.