La vie reprend son cours normal à Ouagadougou, après les tirs entendus dans la soirée du 29 mars aux alentours de la Présidence du Faso.
Une soirée mouvementée à Ouagadougou. Encore des tirs qui ont vite fait de rappeler les souvenirs des nuits de coup d’Etat dans la capitale burkinabè. C’est à cette idée que tout ramenait, jusqu’à ce qu’une note de l’Etat-major général des Armées vienne situer : « Les tirs entendus dans le centre-ville de Ouagadougou sont des tirs de sommation qui visaient à alerter un usager imprudent».
« Les tirs ont commencé entre 21h30 et 22h (…) »
Mais cela n’a pas empêché certains, notamment des soutiens du Capitaine Ibrahim Traoré, de sortir dans les rues. Parmi ceux-ci, les membres du Collectif des Leaders panafricains (CLP).
Présents au Rond-point des Nations unies, depuis début février 2023, à un jet de pierre de la Présidence du Faso, ils ont une position privilégiée pour voir ce qui s’est passé. Aussi, ils disent avoir « vécu les évènements en live ! ».
« Les tirs ont commencé entre 21h30 et 22h. On a vécu ça comme si c’était les premières heures du coup d’Etat de septembre 2022. Avec engouement et après appel les gens sont sortis spontanément. Nous dirons que ça a été de l’orage, mais c’est passé », explique le vice-président du Collectif, Mahamady Zoungrana.
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Au lendemain des évènements, la situation est restée calme, selon un constat. Le dispositif sécuritaire qui avait été renforcé est levé. Les populations vaquent à leurs occupations. La circulation a repris ses droits, comme s’il n’y avait rien eu la veille.
Du côté du Collectif des Leaders panafricains qui se considère comme l’ange gardien du Capitaine Ibrahim Traoré, il y a un sentiment de satisfaction d’ « avoir assuré une veille citoyenne par rapport à certaines critiques qui pensent que nous avons pris de l’argent pour être au Rond-point des Nations unis », selon le mot du vice-président.
Le Rond-point des Nations unies rebaptisé « Rond-point Capitaine Ibrahim Traoré »
Selon lui, il n’y a pas de fumée sans feu, préférant, avec les autres membres du collectif, rester sur leurs gardes. Il considère, en réaction à la version officielle, qu’en regardant la barrière au niveau de la présidence, «dans la journée, tu n’es pas fou pour aller forcer n’en parlons pas la nuit».
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Du coup, les évènements du 29 mars prolongent le séjour des membres du Collectif des Leaders au Rond-point des Nations unies qu’ils ont rebaptisé « Rond-point Capitaine Ibrahim Traoré ». « On ne sait pas quel jour on va quitter là-bas. Ce sont des évènements qui viennent nous conforter dans notre position », a lâché Mahamady Zoungrana.
« Ce n’est pas la personne du Capitaine Ibrahim Traoré, mais le Burkina Faso qui compte »
Avec des photos à l’appui, il a estimé à un millier le nombre de personnes sorties de façon spontanée, expliquant que « les gens sont restés jusqu’à 4h ou 5h du matin. Et là même certains sont allés se coucher à la Place de la Révolution ».
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En tout cas, l’incident semble avoir conforté les membres du Collectif des Leaders panafricains qui font savoir que , « ce n’est pas la personne du Capitaine Ibrahim Traoré, mais le Burkina Faso qui compte. Ce sont les intérêts collectifs, la lutte contre le terrorisme, l’impérialisme et de toute forme de corruption ».
Boureima Dembélé