Ecarté en 2010, Gilbert Noël Ouédraogo, candidat de l’ADF/RDA veut marquer son retour 10 plus tard. Candidat à l’élection présidentielle, le patron du parti de l’éléphant veut regagner sa place sur l’échiquier politique burkinabè.
Après le rejet de sa candidature en 2015 sur la base d’une loi excluant tous ceux qui ont soutenu la modification de l’article 37 de la constitution, le natif de Ouahigouya espère assurer un retour en force au-devant de la scène politique. Mais, le parti du premier chef de fil de l’opposition politique (CFOP) en 2004, s’est affaibli ces dernières années ne comptant que trois députés en 2015 contre une vingtaine il y a dix ans.
Pour son opération rachat, le parti mise sur quatre axes majeurs dans son programme : la sécurité, la santé, l’éducation et l’emploi sur « la base d’une gestion vertueuse ». Il se considère comme le seul capable de rassembler les Burkinabè et de conduire le pays à la réconciliation nationale prônée par presque tous les candidats.
Gilbert Noel Ouédraogo compte sur son expérience politique puisqu’il a milité à la fois dans la majorité comme dans l’opposition. Il a occupé le poste d’ancien ministre de l’action sociale et de la solidarité nationale et aussi et celui des transports jusqu’à l’insurrection populaire.
Les stigmates de l’insurrection
A la veille de l’insurrection populaire de 2014 au Burkina Faso, les observateurs étaient suspendus aux lèvres de Gilbert Noël Ouédraogo et son parti l’Alliance pour la Démocratie et la Fédération/Rassemblement Démocratique Africain (ADF/RDA) concernant le débat de la modification de l’article 37 de la constitution burkinabè. Le parti de l’éléphant qui ne s’était pas encore prononcé sur le sujet pouvait faire basculer la majorité des votes entre les partisans et les opposants à la modification de la loi fondamentale.
Le parti du « candidat des jeunes » choisi finalement de voter en faveur de la modification de la constitution qui permettrait à Blaise Compaoré de se présenter pour un nouveau mandat après 27 ans passés au pouvoir. Cette décision contribua à l’insurrection populaire du 30 octobre 2020.
« Nous avons pensé qu’il fallait trouver un compromis (…) l’ADF/RDA n’a jamais demandé de modifier l’article 37 », s’est expliqué Gilbert Noel Ouédraogo dans l’émission Surface de vérité de la télévision BF1. Néanmoins, il dit reconnaître la part de responsabilité de son parti dans ces évènements qui ont conduit au départ de Blaise Compaoré et l’instauration d’une transition.
La politique de père en fils
Sa fibre politique, Gilbert Noël Ouédraogo, 52 ans, l’a hérité a de son père Gérard Kango Ouédraogo, ancien président de l’Assemblée nationale et l’un des premiers cadres politiques de l’ex Haute Volta (Burkina Faso). Gilbert a embrassé très tôt une carrière politique. Dès l’école primaire, il milite au sein des Comités de défense de la révolution (CDR) avant de faire son entrée à l’ODP/MT une fois à l’Université. Le jeune avocat fera son entrée officielle à l’ADF/RDA en 1992 après avoir dirigée la section étudiante. Gilbert Noel Ouédraogo connaît très bien le milieu burkinabè pour avoir endossé à la fois le rôle d’opposant de la majorité.