Théorique, irréaliste, pompeux, utopique, désuet : des jeunes burkinabè, en majorité des internautes ne cachent pas leur déception après avoir passé au crible les programmes de candidats à la présidentielle du 22 novembre.
Dans un dossier intitulé « Programmes des candidats à l’élection du 22 novembre au Burkina », installé sur le bureau de son ordinateur, Issouf consulte programme après programme. Il a pu les obtenir à travers les différents groupes WhatsApp dont il est membre.
Sur les 13 projets de société, le jeune homme en a déjà lu neuf. « C’est la première fois qu’on a accès facilement aux projets de société des candidats grâce sans doute aux réseaux sociaux. J’ai pris le plaisir de les lire tous. En tout cas, les thématiques comme la culture m’intéresse en premier », fait-il savoir.
Issouf, promoteur culturel s’intéresse particulièrement à l’offre culturel des différents candidats en course à la présidentielle du 22 novembre. Jusque-là il n’a pas trouvé son compte. « Il y a trop de grandes théories et de déclinaisons linguistiques sans fondement sérieux. Certains candidats ignorent encore que la Politique nationale de culture (PNC) est tombée en désuétude depuis l’adoption de la stratégie nationale de la culture et du tourisme (SNTC) », dit-il l’air déçu.
Bénédicte Bailou, activiste pour les droits de la femme est quant à elle toujours à la recherche du projet de société du candidat Ablassé Ouédraogo. Le dernier qui lui reste à lire avant de se lancer dans un processus de comparaison des différentes offres politiques en matière de promotion de la femme et du genre. Baillou juge les propositions des candidats irréalistes. « Quand certains proposent de créer 10 000 emploi sou 100 000 emplois en ne prenant pas en compte qu’il faille réformer le secteur privé d’abord, c’est utopiste. De même l’implication du genre dans le modèle de développement n’est pas prise en compte par bon nombre de candidats », constate-t-elle.
Les projets de société des candidats à la présidentielle ne sont que des promesses vaines, observe pour sa part Rasmané Kinda, jeune commerçant. « Je ne sais pas lire mais j’ai vu les programmes passer dans de nombreux groupes WhatSapp. Des amis font des audio en langue mooré, mais moi, je ne crois pas à ces projets », lance le jeune commerçant.
Wangnin Zerbo, informaticien ne se donnera même pas la peine de les lire. Il va dit-il « juste » se « contenter du passage des candidats dans les médias ».