En pleine campagne électorale, des jeunes handicapés burkinabè regrettent que leurs préoccupations spécifiques ne soient pas prises en compte par les candidats.
Les jeunes vivant avec un handicap sont unanimes : ils sont les oubliés de la campagne électorale. Pour eux, depuis le début de la campagne électorale, aucun des 13 candidats à l’élection présidentielle « ne parle des personnes handicapées lors de leurs meetings ». Pire, « aucun journaliste n’a encore posé une question aux différents candidats concernant la problématique de la personne handicapée ». Pourtant, note Tidiane Ouédraogo, délégué d’étudiants à la cité des invalides « ils sont aussi Burkinabè comme les autres et toutes les catégories de personnes doivent être prises en compte pour la construction du Burkina de demain ».
Issaka Ouattara, 24 ans et étudiant en Lettres Modernes reconnaît que lorsque les différents prétendants au palais de Kosyam parlent des jeunes burkinabè, les personnes vivant avec un handicap s’y reconnaissent. Par contre, il note que leur « cas mérite qu’on s’y intéresse de façon particulière parce que c’est un cas sensible ». Ce que les étudiants vivant avec un handicap voulaient surtout constater au cours de la campagne électorale qui tire vers sa fin, « c’est que les différents prétendants à la magistrature suprême s’engagent au moins à faire appliquer les lois qui ont déjà été adoptées en leur faveur mais qui jusqu’à ce jour, ne sont pas entrées en vigueur ». Pour Isaac Koné, président du pôle handicap ressource international, leurs principales attentes se déclinent à trois niveaux : « Il s’agit de la question de l’accès à l’éducation pour les personnes vivant avec un handicap, celle de leur employabilité dans la fonction publique, et la création de fonds spéciaux pour le financement de leurs projets ».
Une campagne qui se déroule bien malgré tout
Concernant la campagne électorale elle-même, les jeunes étudiants vivant avec un handicap pensent qu’elle se déroule bien pour le moment. Ils ne manquent pas de souligner pour autant que le pacte de bonne conduite n’est pas totalement respecté par ses différents signataires. Appréciant le programme des différents candidats, Ousséni Legma estime que « les projets de société des uns et des autres se rejoignent ». « Il reste donc à celui qui sera élu au soir du 22 novembre de mettre simplement en application ce qu’il a prévu » a-t-il conclu.
Malgré tout, Ouattara Soumaila invite « le peuple à sortir massivement le 22 novembre pour une autre insurrection, mais cette-fois, dans les urnes ». Le vote étant un droit et un devoir pour chaque citoyen, tout le monde doit jouer son rôle. « Chaque électeur doit sortir faire son choix car si on ne le fait pas, d’autres le feront à notre place et on ne pourra pas se plaindre par la suite » a-t-il poursuivi. Toutefois, Soumaïla Ouattara « demande aux gens de ne pas voter pour voter mais voter utile. Tenir compte des différents programmes mais aussi de l’individu qui incarne ce programme avant d’opérer son choix afin d’éviter qu’on se retrouve encore dans la rue ». Ousséni Legma est du même avis et insiste surtout sur le taux de participation. Pour lui, celui-ci doit être des plus élevés afin d’accorder une certaine légitimité à celui qui sera élu ».