Les troupes participant à la Semaine nationale de la culture cette année ne sont pas logées à la même enseigne. Tandis que certains déplorent de mauvaises conditions d’hébergement, d’autres assurent avoir l’essentiel.
Centre Mariama de Bobo Dioulasso. Site désigné pour héberger des troupes de danse et de musique venues pour la 20e édition de la Semaine nationale de la culture. En entrant dans l’une des salles, quelques jeunes sont couchés sur une trentaine de matelas dispersés en désordre à même le sol.
Le ronflement de certains, sans doute fatigués par le voyage et les péripéties vécus durant la cérémonie d’ouverture, se fait entendre. C’est là que loge Bakayi Soulama, lead vocal de la troupe Akilisso de Banfora. Pour lui, les conditions d’hébergement ne sont pas favorables à la bonne expression artistique des participants.
« Nos conditions d’hébergement ne sont pas tout à fait ça. Vraiment nous ne sommes pas à l’aise. Nous autres étions obligés de dormir dehors. Et actuellement, il y a certaines personnes qui ont des problèmes de santé. Moi-même je me sens mal, mais on est obligés d’assumer », dit-il, amer.
Manque de salles de répétition
Deux maisonnettes servent de logis aux 11 troupes présentes sur ce site. Les membres sont repartis en deux groupes. Les hommes dorment dans une maisonnette et les femmes dans l’autre. Des conditions d’hébergement que regrette également Madou, membre de la troupe. « Il faut voir comment on est couchés », nous dit-il en montrant de la main les matelas visiblement sales.
En attendant d’entrer en compétition, la troupe Akilisso aurait voulu faire les dernières répétitions. Là également problème. Il n’y a aucune salle de répétition disponible contrairement aux éditions précédentes. Selon Benjamin Yigo, représentant de la formation artistique Kadiana, cette insuffisance pourrait déjouer sur les performances des artistes.
« Si une autre équipe veut entrer pour s’exercer, peut être que vous allez entrer mais vous n’allez pas pouvoir faire 30 minutes et y a une autre équipe qui réclame. Alors que nous sommes dans le dortoir des femmes. Elles aussi, souvent veulent s’habiller ou se reposer. Franchement les conditions sont très bizarres », regrette Benjamin.
Cuisine et dortoirs confondus
Non loin de là, des femmes sous une tente, s’activent pour le repas de midi. Elles cuisinent pour les troupes venues de la région des Cascades. C’est là également que logent ces cuisinières, déplore Marie Jeanne Kaboré. Membre d’association, elle nous fait savoir qu’il n’y a pas de local pour déposer le matériel qui est ainsi entassé dehors.
« On dort à la belle étoile ici à terre même pas sur une terrasse. Sinon nous mangeons bien mais pour se coucher la nuit en plein air, avec les moustiques oui, ce n’est pas facile », fulmine-t-elle. Alors que nous quittons les lieux, une fine pluie vient disperser certains qui cherchent un meilleur endroit pour se reposer.
Fortune diverse
Constat différent à l’Ecole nationale de la police de Bobo. Dans l’enceinte qui accueille plus de 130 participants venus de la province du Kadiogo, les conditions sont jugées plutôt bonnes. Les équipes s’attèlent d’ailleurs à mener des répétitions. Le directeur régional de la culture du centre Namoutougou Mahamoudou explique avoir tout mis en œuvre pour accompagner ces troupes. « En tout cas, il y a un minimum de confort pour qu’ils puissent passer un bon séjour », admet le directeur régional, l’air heureux.
Les membres des troupes sont unanimes. Côté restauration, il n’y a pas à se plaindre. Mais pour les prochaines éditions de cette biennale qui célèbre la culture burkinabè, les participants espèrent un meilleur traitement. Un appel qui semble être entendu par le gouvernement. Le premier ministre Apollinaire Kyelem de Tambela a procédé à la pause de la première pierre de la cité des artistes le samedi 29 avril, jour de la cérémonie d’ouverture.