De jeunes électeurs disent retenir de ce dimanche 22 novembre, une journée de mobilisation, d’engagement, de citoyenneté et d’accomplissement d’un droit civique. Certains sont toutefois frustrés pour n’avoir pas pu voter pour diverses raisons.
Ousséni Daboné ne veut plus se souvenir de la journée du 22 novembre. Lui, qui devait voter pour la première fois n’a pas pu le faire. « Jusqu’à 9h le bureau de vote n’était pas encore ouvert. Les agents de la CECI ont évoqué des difficultés d’acheminement du matériel avant de rassurer que tout rentrerait dans l’ordre dans les heures suivantes », explique le jeune technicien. Las d’attendre Ousséni dit avoir vaqué à ses occupations avant de revenir à 16h dans l’après-midi. Les bureaux de vote n’étaient toujours ouverts. « Comment peut-on comprendre une telle situation ? Les fonds ont été réunis pour l’organisation de ces élections. Mais on s’est retrouvé avec un manque de matériels dans certains bureaux de vote. Ce qui n’est pas normal », fulmine-t-il, frustré. D’ailleurs, « Que je vote ou pas, les choses ne vont pas changer dans ce pays. Je subirai donc le choix des autres », se résigne Ousséni.
Boureima Ouédraogo est aussi frustré de n’avoir pas pu voter ce 22 novembre. « C’est avec amertume que je regardais les gens voter ce 22 novembre. Je tenais à voter et je pensais avoir ma carte lorsque je me suis rendu compte, ce dimanche matin que je l’avais égarée. Je ne savais plus ou je l’ai laissée », explique-t-il. Pour lui, le code électoral devrait permettre aux électeurs de voter avec des documents comme la carte nationale d’identité burkinabè ou le passeport. « Ce sont des voix que nos candidats perdent ainsi et nous sommes obligés de subir le choix des autres » déplore-t-il.
22 novembre, une journée mémorable
« J’ai été la 3e personne à avoir voté dans mon bureau ce dimanche 22 novembre. C’était un jour historique et il ne fallait pas y être en marge », raconte Oumar Zongo sur un ton de fierté. Il dit retenir de ce 22 novembre, une journée de mobilisation et d’engagement des citoyens pour l’enracinement de la démocratie au Burkina Faso. Un point de vue partagé par l’étudiante Samira Compaoré, qui qualifie également la journée du 22 novembre d’historique. « On peut dire que le peuple était face à son destin. Tous étaient mobilisés à choisir un candidat pour conduire la destinée du Burkina Faso. Et avec l’affluence, on a remarqué que les Burkinabè se sont réellement exprimés dans les urnes », fait-elle savoir.
Plus de 6 millions d’électeurs dont 38 % de jeunes étaient attendus aux urnes le 22 novembre pour élire le président du Faso et les députés. Plusieurs bureaux de vote n’ont pas pu être ouvert dans certaines régions en raison de l’insécurité qui prévaut depuis 2015.