Salifo Tiemtoré, 61 ans a été reconduit au poste de ministre en charge de la jeunesse dans le nouveau gouvernement burkinabè. Pour certains jeunes, peu importe l’âge de leur ministre, il doit simplement être plus proche d’eux pour comprendre leurs préoccupations. « Personnellement je ne l’ai pas senti dans l’ancien gouvernement », regrettent par contre d’autres jeunes.
« Personnellement je ne l’ai pas senti dans l’ancien gouvernement. Cette fois, j’espère que les lignes vont véritablement bouger », tranche Rabiata Ouédraogo, étudiante en Sciences juridiques et politiques. Ce constat est partagé par plusieurs autres jeunes à propos du ministre en charge de la jeunesse. « Je n’ai pas une vue générale de ce qu’il a fait dans l’ancien gouvernement », renchérit Abdoul Rasmané Ouédraogo, diplômé en Droit. Pendant ce temps, Salomée Yaméogo, 30 ans, économiste de formation enfonce le clou : « Je ne l’ai pas senti. Je me demande même à quoi sert ce poste. Aujourd’hui le poste de ministre de la jeunesse je ne vois pas son importance pour les jeunes ».
Pourtant, note-t-elle, c’est le ministère de la jeunesse, de la promotion de l’entrepreneuriat et de l’emploi qui devrait être le plus en vue parce qu’il s’occupe de la frange la plus importante de la population. « Actuellement, on ne voit pas trop (…) on attend plus de lui. Peut-être que c’est son service technique qui n’y arrive pas ; il faut peut-être qu’il revoit son staff », ajoute Salomée pour qui, les activités de ce ministère doivent être restructurées pour plus de résultats. « On voit que tout est concentré sur les fonds, les appels à projets. Alors que ce sont des projets que les jeunes même n’ont pas écrit. On dépense des milliards pour des projets auxquels les jeunes n’y croient pas. Il faudrait restructurer les financements dans le cadre des projets des jeunes », ajoute l’économiste en fonction à Tikaré, dans la province du Bam, région du Centre-Nord.
« Peu importe son âge »
Daogo Tougma, la vingtaine, étudiant en 2e année de philosophie, lui, regrette une absence de jeunes dans la nouvelle équipe gouvernementale. Il y a « trop de vieilles personnes », constate-il. Par contre, estime Daogo, il n’est pas forcément nécessaire que le ministre de la jeunesse soit jeune. « On n’a pas forcément besoin d’un jeune pour être au ministère de la jeunesse, mais tout simplement quelqu’un qui travaille beaucoup avec les jeunes pour comprendre leurs préoccupations », analyse le jeune étudiant. C’est également l’avis de Rabiata Ouédraogo. « Pour ce qui est du ministre de la jeunesse, peu importe son âge. On peut même trouver un jeune qui n’a pas cette vision d’aider la jeunesse. Ce n’est pas une question d’âge. Si on trouve une personne compétente, pourvu que les lignes bougent », penche-t-elle.
Salifo Tiemtoré est entré dans le gouvernement pour la première fois comme ministre de la jeunesse, de la promotion de l’entrepreneuriat et de l’emploi le 28 janvier 2019. Il a été reconduit le 10 janvier 2021. « Une fois de plus, je prends l’engagement de donner le meilleur de moi-même (…) afin que la jeunesse de notre pays, de façon participative soit actrice et bénéficiaire de son développement et de celui du Burkina Faso », a-t-il écrit sur son compte Facebook, au lendemain de sa reconduction.