Le Burkina est aujourd’hui à une phase généralisée de l’épidémie de la Covid-19 avec la propagation du virus à toutes les 13 régions. 55 districts sanitaires sur les 70 que compte le pays enregistrent des cas de contaminations. « Nous sommes à une phase ou la transmission est pratiquement communautaire », informe Théodore Nabonswendé Zongo, attaché de santé en Epidémiologie et responsable suivi des contacts au centre des opérations de réponses aux urgences sanitaires (Corus).
Dr Moumine Niaoné, spécialiste en santé communautaire et comportemental, note pour sa part une double inquiétude : la montée des cas, mais surtout la défaillance du système sanitaire du Burkina. « Le système de santé peut être vite dépassé, c’est-à-dire que la capacité de résorption des cas et leur prise en charge peut rapidement dépasser et cela peut causer un grand problème à notre pays » commente-t-il. Avec un tel système sanitaire, le véritable risque pour le Burkina Faso, ajoute Théodore Nabonswendé Zongo, serait d’avoir de plus en plus de cas graves. « Plus les chiffres sont élevés, plus les cas graves qui ont besoin d’assistance respirations et de prise en charge intensif sont énormes et c’est ce que nous craignons. Nous craignons qu’il n’y ait de plus en plus de décès mais aussi le risque de saturation des services de santé au détriment des autres pathologies », s’inquiète l’attaché de santé en épidémiologie.