Les quatre autres pays du Sahel devraient s’inspirer du Tchad qui a décidé de déployer 1200 de ses soldats aux frontières Burkina-Mali-Niger. C’est l’avis de jeunes burkinabè à l’issue du sommet des chef d’Etat du G5 Sahel tenu à Ndjamena au Tchad. Par contre le maintien de la force Barkhane avec ses 5100 soldats est toujours mal perçu par de jeunes ouagalais.
L’opération Barkhane reste au Sahel, et les questions de Moumouni Dialla restent toujours sans réponses. L’ancien coordonnateur des conseils nationaux de la jeunesse des pays du G5 Sahel en 2019 se demande à quoi sert Barkhane doté de 5 100 soldats parce que selon lui, les résultats promis tardent à venir. « Je ne comprends pas pourquoi on déploie autant de soldats au Sahel pour faire face à une insécurité qui depuis longtemps ne recule pas. La situation ne fait qu’empirer », enrage celui qui est l’actuel président du Conseil national de la jeunesse du Burkina.
Il n’est pas le seul jeune à se poser ces questions. Pour le principe même, Djakaridja Sinabou dit ne pas apprécier la présence de militaires français dans les anciennes colonies. Le jeune homme, craie et chiffon en main est au tableau, traitant des exercices en compagnie de ses camarades. Il s’empare du sujet que nous lui présentons et fait comprendre qu’il a suivi les travaux du sommet, sans pour autant s’attendre à des annonces spectaculaires, comme le retrait de Barkhane. « C’est un aveu d’échec, comme si on acceptait qu’on était vraiment faible. C’est comme si nous n’avons pas les hommes pour s’assurer de notre sécurité dans le sahel. Ils disent que c’est pour nous aider, mais en réalité, c’est parce qu’ils ont leur intérêt », Analyse le jeune étudiant.
Abdoul Razak Blé, étudiant en année de licence en Sciences économique et de gestion, lui est dubitatif. Tant que les forces étrangères seront au Sahel dit-il, l’ennemi ne va pas décolérer et la guerre va se poursuivre. « Moi je pense que le maintien de Barkhane va poser plus de problèmes. Les groupes armés ne vont pas s’avouer vaincus. La reconduction de Barkhane ne va rien changer, c’est comme de l’argent qu’on jette. On les paye pour venir intervenir, mais le résultat est toujours là, inexistant», croit-il savoir.
Barkhane
Autant des jeunes récusent Barkhane et se méfient des bons offices de la France dans la lutte antiterroriste au sahel, autant ils applaudissement la décision du président tchadien Idriss Déby d’envoyer 12 000 soldats dans la zone des trois frontières (Burkina-Mali-Niger). « Si chaque pays du sahel pouvait faire comme le Tchad… Chacun envoie 12 000 hommes, on les regroupe pour une formation, je pense qu’on arriverait à vaincre une bonne fois pour toute. Vraiment l’exemple tchadien est à démultiplier », estime Djakaridja Sinabou.
Pour Moumouni Dialla qui est également chargé des finances des jeunesses des pays du G5 sahel, Idriss Déby est un est un exemple à suivre par les autres présidents du Sahel.
« Il a vaincu la menace chez lui sans le soutien de Barkhane. Nous, nous avons Barkhane plus nos soldats et nous n’avons pas encore réussi. Il assure la sécurité au Tchad et envoie des soldats aux frontières d’autres pays, c’est un message très fort, un exemple pour les autres chefs d’Etat qui doivent arrêter de pleurer chaque jours demandant le soutien de la France », poursuit Moumouni Dialla. Amer, le jeune homme soutient que si pendant toutes ces années de lutte contre le terrorisme, les 5 pays du Sahel ne sont pas arrivés à constituer une force opérationnelle pour contrer l’ennemi commun, ils ne méritent même plus le statut de pays, puisqu’incapables d’assurer la sécurité de leurs citoyens.