Près de 500 nouveaux bacheliers burkinabè de la diaspora menacés par une année blanche. Ils ont été recalés lors de leurs inscriptions en ligne dans les universités publiques. La raison : certains n’ont pas fournis des informations exactes sur leur note au baccalauréat. Ils devront attendre la rentrée prochaine 2021/2022 pour une nouvelle inscription et orientation. Les inscriptions et orientations universitaire pour les nouveaux bacheliers se font désormais en ligne depuis 2018.
Mazou Sawadogo 21 ans et Anderson Tapsoba, 22 ans ne savent plus à quels saint se vouer. Les inscriptions sur la plateforme numérique – Faso Campus-, des deux bacheliers ont été rejetées. Rentrés de la Côte d’ivoire pour débuter les cours dans l’une des universités publique du Burkina, les deux jeunes hommes ne sont ni inscrits ni orientés dans les filières d’études choisies. « Je reconnais avoir fait une erreur dans l’introduction de certaines données sur la plateforme notamment la moyenne du baccalauréat », admet Mazou. Anderson d’une voie remplie de tristesse refuse d’accepter une année blanche. En attendant, les deux bacheliers squattent les chambres de leurs amis à la cité universitaire ‘’chinoise’’ dans le quartier Gounghin.
Augustin Pallo, étudiant à l’université Joseph Ki-Zerbo reconnait que des erreurs ont été commises par les bacheliers sur la plateforme d’inscription et d’orientation. Mais pour lui, la différence des conditions d’inscriptions pour les bacheliers nationaux et ceux de la diaspora en est la raison. « Ce ne sont pas les mêmes applications pour les bacheliers de la diaspora et ceux qui résident déjà ici au Burkina dont l’ensemble des données est fournis par l’office du baccalauréat. Beaucoup de bacheliers ont eu des difficultés avec leurs moyennes et le scannage de certains documents, en plus des moyens de paiement via les téléphonies mobiles », explique-t-il.
L’étudiant en Master déplore le fait que les bacheliers de la diaspora n’ont eu droit qu’à deux sessions d’inscriptions et d’orientations sur la plateforme Campus Faso, contrairement aux nationaux. « Les 2 premières inscriptions ont concerné tous les étudiants qu’ils soient du Burkina ou de la diaspora tandis que la 3e n’a été possible que pour ceux qui résident au Burkina », fulmine Augustin Pallo, pour qui la plateforme numérique doit être revue. « Pour des étudiants qui s’orientent dans les mêmes universités et qu’ils doivent remplir différemment la plateforme, il y aura forcément problème. Il faut que ça soit un mécanisme unique pour tous les étudiants qu’ils soient résidents ou de la diaspora », propose-t-il.
« Quand on ne comprend pas une information, on pose des questions »
Dr Bintou Sessouma, directrice générale de l’enseignement supérieur est on ne peut plus clair. « La plateforme ne présente aucune anomalie. Quelqu’un qui arrive à avoir le baccalauréat n’est pas commun. Cela veut dire qu’on doit faire preuve de leadership, de curiosité et de rigueur. Il faut chercher chaque fois l’information et quand on lit et qu’on ne comprend pas, on pose des questions », rappelle la directrice générale.
Selon elle, les premières vérifications des inscriptions de certains bacheliers, notamment de la Côte d’Ivoire n’étaient pas exactes. « Au lieu de renseigner la moyenne au baccalauréat, ils ont renseigné la moyenne annuelle. Mais on s’est dit que ce sont des jeunes et avec l’euphorie du succès, cela pouvait arriver », explique Dr Sessouma.
Plus de ¾ des inscrits ont respecté les consignes, soit près de 60.000 étudiants orientés indique la responsable en charge des études supérieures. « Nous leur avons prévenu de faire très attention au risque d’être soumis à la rigueur de la loi parce que les fausses informations peuvent être comme des méthodes de fraude », dit-elle. Une minorité a continué de donner des fausses informations et « nous avons décidé de les blacklister. Nous avons pris la décision de fermer la plateforme. On ne peut pas continuer de l’ouvrir. C’est une question de sécurité. Mieux les universités ont récupéré toutes les listes ».
Il n’y a plus aucune possibilité pour ces étudiants qui devront attendre la rentrée prochaine selon la directrice générale de l’enseignement supérieur du Burkina Faso.