En 10 ans, le Burkina Faso a enregistré 75 cas de lupus érythémateux systémique, 48 cas de spondylarthrite ankylosante. Ces maladies ont la particularité d’être rares, mais pas bénignes. Certaines comme le lupus érythémateux systémique peuvent être graves.
Stéphane Simporé a perdu 13 kilos en quelques mois. Le jeune homme de 30 ans, déjà très mince auparavant, n’est pas souvent étonné des regards ou questions désobligeantes à son égard : « J’ai fait une violente crise en début juillet 2020 jusqu’en août. J’ai fait plusieurs infections et j’ai perdu 13kg, c’était la crise la plus violente et horrible et c’était très difficile », témoigne-t-il.
Stéphane Simporé souffre de lupus érythémateux systémique, une maladie rare pouvant atteindre tous les systèmes et appareils, explique Dr Joëlle Zabsonré/Tiendrébéogo, rhumatologue. Le lupus érythémateux systémique peut être grave et engagé le pronostic vital. En effet, le lupus érythémateux systémique peut atteindre les articulations et la peau dans les formes bénignes. Pourtant, dans les formes graves, elle peut entrainer des perturbations dans les reins, le système nerveux, le cœur….
Si le lupus érythémateux systémique touche fréquemment la femme, la spondylarthrite ankylosante au contraire est une autre affection rare dans notre contexte et touche plus souvent le sujet de sexe masculin. « C’est une maladie qui atteint surtout la colonne vertébrale et les articulations » précise-t-elle. Il va s’agir le plus souvent de sujets jeunes qui vont présenter des douleurs dans le dos, dans les articulations. Ces douleurs surviennent souvent la nuit et peuvent s’accompagner de gonflement dans les articulations.
Pour cette maladie plus précisément, une étude en consultation de rhumatologie dans la ville de Ouagadougou a révélé 48 cas en 9 ans. Par ailleurs, en 10 ans, les services de rhumatologie du Burkina Faso ont enregistré 75 cas de lupus érythémateux systémique. Il n’y a pas de causes exactes pour contracter ces maladies rares, en rhumatologie, selon Dr Zabsonré. Mais elle note certains facteurs liés à la génétique qui prédisposent à la maladie.
Les femmes plus exposées….
Les femmes sont les plus exposées à certaines maladies rares en rhumatologie du fait des hormones, notamment les œstrogènes qui ont un fort pouvoir sur l’immunité, informe le médecin. La prise en charge de ces maladies dites rares n’est toutefois plus aussi problématique, rassure Dr Zabsonré. Le Burkina Faso dispose de ressources humaines et matérielles pour les diagnostics. Dr Zabsonré ajoute que certains examens se faisaient en France, mais depuis quelques années, les principaux examens diagnostiques de même que les traitements peuvent se faire au Burkina Faso. « La plupart des médicaments sont disponibles et l’objectif du traitement est d’atteindre la rémission, c’est-à-dire de permettre au patient d’avoir une vie normale sous traitement», indique-t-elle.