Faire de l’arbre un outil de résilience. C’était le sens de la cinquième édition du Salon international de l’Arbre qui a eu lieu la semaine dernière à Ouagadougou.
Le Burkina Faso ploie sous le poids d’une crise à la fois sécuritaire et humanitaire. Cela vient « exacerber la souffrance des populations qui doivent désormais allier adaptation au changement climatique et lutte contre l’insécurité », selon Thomas Yampa qui a représenté le ministre en charge de l’Environnement à la cérémonie de lancement du Salon international de l’Arbre qui a eu lieu du 6 au 8 juillet 2023 à Ouagadougou.
Les organisateurs de ce salon entendent faire de l’arbre un outil de résilience des populations. Selon le président du comité d’organisation, Rodrigue Hilou, l’arbre enseigne la vie, la résilience, surtout dans le contexte qui est celui du Burkina Faso. Il utilise des métaphores pour s’expliquer. Face aux feux de brousse l’arbre résiste, bourgeonne à nouveau après la sécheresse et même abattu, il refuse de se laisser abattre. Il invite les Burkinabè à être comme l’arbre qui enseigne l’adaptabilité, la combativité, mieux la résilience.
L’arbre est le socle réel de résilience des communautés
Comme le dit Rodrigue Hilou, la crise sécuritaire sans précédent du pays « entraine une situation humanitaire préoccupante. Il s’en suit une réduction considérable des moyens de subsistance ». Il s’agit donc là, de trouver comment améliorer la résilience des Burkinabè dans un tel contexte. Et c’était cela la problématique centrale de cette édition du Salon de l’arbre dont le rôle dans la gestion des conséquences de la double crise climatique et sécuritaire sont mis en avant par les initiateurs.
Lire aussi: Déboisement des avenues à Ouaga : du goudron à la place des arbres
Pour eux, et avant même le début effectif des activités, l’arbre est le socle réel de résilience des communautés exposées à la double crise sécuritaire et climatique. Le Représentant ministre en charge de l’Environnement, Thomas Yampa, directeur de cabinet, l’a reconnu, « l’arbre et ses produits dérivés offrent de réelles possibilités pour renforcer les capacités de résilience des communautés sur les plans économique, socio-culturel, environnemental, médicinal… ».
Il a saisi l’occasion pour inviter les participants à la réflexion dans ce sens, au cours de cette activité qui ambitionne « dégager des perspectives qui intègrent l’arbre dans les moyens de résilience des populations, surtout rurales ».
Les potentialités des forêts comme solution à la crise alimentaire
Il est rejoint par le Parrain, Adama Doulkoum, ancien coordonnateur de la Grande muraille verte. Pour ce dernier, « l’arbre c’est un tout. Il a un rôle sur les plans alimentaire, culturel, esthétique,… et permet aux communautés de pouvoir résister (…)».
Lire aussi: « L’arbre doit être chouchouté comme une femme »
Des communautés entières peinent à se nourrir à cause de la crise sécuritaire qui crée également une crise alimentaire. Là également, les forêts peuvent constituer des réserves qui nourrissent les populations, selon les organisateurs du salon de l’arbre.
Boureima Dembélé