Le calendrier kamit ou calendrier africain est le plus ancien calendrier, selon ses défenseurs. Pourtant, il ne semble pas plus connu que les autres. Zoom sur ce calendrier qui a célébré 6260 ans le 19 juillet 2023 qui comporte des différences d’avec les autres calendriers.
Dans le calendrier africain ou calendrier Kamit, l’année est subdivisée en trois saisons (Akhet, Shemou et Peret ) de quatre mois chacune. Il compte 365 jours dont cinq jours ajoutés consacrés à la célébration des récoltes. La journée compte 24 heures, le mois 30 jours et l’année 12 mois.
Le calendrier Kamit est l’ancêtre du calendrier grégorien, selon le secrétaire général du mouvement panafricain “Deux heures pour Kamita”, Lianhoué Imhotep Bayala. Il en veut pour preuve le nombres des années. Pendant que le calendrier grégorien est à 2023 années, celui africain en est à 6260 ans. Il explique que le calendrier grégorien a tenté de « copier, de plagier le calendrier égyptien, mais comporte beaucoup d’erreurs ».
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Il avance que le Pape Julien a donné le nom du mois de juin en référence à sa propre personne et Auguste a également donné son nom au mois d’août. Or, selon ses mots, le mot août, en français ou en latin, ne renvoie qu’au nom d’une personne. En termes de décalage, il a prend aussi l’exemple des chiffres. Et selon ses calculs, « Septembre est lié au nombre sept, mais c’est le neuvième mois du calendrier grégorien.
Dans le terme octobre, il y a huit, or c’est le dixième mois, il y a novembre qui aurait dû être le neuvième mois or c’est le 11e mois et vous avez décembre issue de dix or c’est le 12e mois ». Il considère cela comme des imperfections qui ont survécu aux modifications subies par le calendrier grégorien pendant les premières heures de son application. « Il n’a pas encore pu rattraper la précision et la clarté du calendrier africain », a-t-il fait savoir.
Le nouvel an kamite correspond au 19 juillet
A l’en croire, le calendrier africain n’est pas lié à la naissance d’un prophète. Il n’est pas non plus associé à un évènement particulier, mais il est « la somme d’observations astrologiques très pointues et qui ont été le fruit des efforts de plusieurs générations étalées sur 1460 ans ».
Le premier responsable du mouvement panafricain qui a célébré le nouvel an kamite le 19 juillet dernier confie que le calendrier dont il est le défenseur renvoie à des réalités climatiques et à la nature des activités agricoles. De son avis, c’est un calendrier qui a une intimité avec les activités humaines liées à l’agriculture et avec les mutations climatiques observées dans l’espace. Il justifie par-là pourquoi il comprend les trois saisons que sont la saison pluvieuse, la saison des récoltes combinée à la saison du froid et la saison sèche qui prépare la saison nouvelle.
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Ce calendrier qu’il estime être un outil de mesure du temps dans l’espace, comme le calendrier grégorien, le calendrier hégirien, celui chinois et vietnamien comporte des dates qui ne se modifient pas. Et c’est en cela qu’il est différent du calendrier hégirien où la date de certaines célébrations change. Et pourquoi une correspondance avec le calendrier grégorien ? Imhotep explique que c’est pour faciliter la lecture.
L’on a pu comprendre qu’au-delà de permettre de compter les jours, le calendrier kamit, selon la compréhension de ses défenseurs dont Imhotep Bayala, a l’ambition de « rétablir la dignité, la fierté et la confiance de la jeunesse africaine afin qu’elle ne se conçoive pas comme une pâle consommatrice des savoirs produits hors de son environnement géographique et culturel. C’est un instrument qui introduit l’Afrique comme actrice et pionnière dans le monde en ce qui concerne beaucoup de sciences », s’est épanché Imhotep.
Le nouvel an du calendrier Kamit, l’an 6 260, a été commémoré cette année, le mercredi 19 juillet à l’Université Joseph Ki Zerbo de Ouagadougou par le mouvement Deux Heures pour Kamita. A cette occasion, les défenseurs du calendrier africain ont rendu hommage aux Forces de défense et de sécurité (FDS) et Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) engagés dans la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso.
Boureima Dembélé